Depuis plusieurs mois, c'est une guerre mondiale que se livrent les médias traditionnels et le géant de l'internet Google. Les journaux de nombreux pays reprochent en effet à la firme de Mountain View de ne pas les rémunérer lorsqu'elle reprend leurs articles sur sa plateforme d'actualité Google News. Le groupe américain rétorque que les éditeurs de presse se rémunèrent déjà en bénéficiant du trafic internet répercuté par son agrégateur de contenus.
Cette fronde des titres de presse touche plusieurs pays. Au Brésil, par exemple, une partie des journaux a décidé de boycotter la plateforme américaine. En France, plusieurs patrons de presse ont réclamé au gouvernement français que Google leur paye une commission lors de la reprise de leurs contenus. En représaille, Google a menacé de ne plus référencer aucun journal français. Le bras de fer s'est finalement conclu en février grâce au déblocage par le groupe américain de 60 millions d'euros pour financer la transition numérique de la presse française.
En Allemagne, la mesure initialement prônée par les éditeurs français s'apprête justement à entrer en action. La "Lex Google" comme elle est surnommée, obligera bientôt l'entreprise de Larry Page à reverser aux groupes de presse allemands une commission lorsque leurs articles seront repris par sa plateforme d'actualité. Mais Google n'entend pas se laisser faire et mise sur ses principales armes : le rapport de force et la menace, comme l'explique Le Figaro. Afin de contourner cette nouvelle réglementation, Google compte ainsi proposer à l'ensemble des éditeurs allemands une déclaration de renoncement à leurs commissions. Ceux qui acceptent de signer cette déclaration seront en échange toujours référencés sur sa plateforme d'actualité. Les autres seront en revanche tout simplement bannis. Autant dire que sans une union sans faille des titres de presse, très loin pour l'instant d'être acquise, la victoire sur le géant américain paraît d'ores et déjà quasi-impossible.