"Frenchie Shore" est bientôt de retour, et ce n'est pas pour plaire à tout le monde. Début mai, le programme de télé-réalité trash, produit par Ah! Production, filiale de Satisfaction, la société d'Arthur, a annoncé son grand retour pour une saison 2. Adaptation tricolore de l'Américain "Jersey Shore", l'émission suit les vacances de jeunes 10 fêtards aux personnalités extravagantes, réunis dans une villa au Cap d'Agde. Fête, alcool et sexe rythment leur quotidien, en toute décomplexion, et le tout est diffusé sans censure sur la chaîne américaine MTV et la plateforme payante Paramount+. Deux diffuseurs dont les maisons mères ne sont pas situées en France, et qui échappent donc aux règles de l'Arcom, l'autorité de régulation de l'audiovisuel.
Selon "Midi Libre", le premier adjoint de la mairie du Cap d'Agde, Sébastien Frey, a adressé un courrier à l'Arcom pour protester contre le tournage du programme dans la ville. La raison évoquée : éviter de faire de la "publicité négative" pour la station balnéaire, et ne pas exposer "de jeunes gens à des contenus violents diffusés sur les réseaux sociaux", est-il écrit dans la lettre. L'émission '"a d'ores et déjà suscité de très nombreux commentaires en raison de sa vulgarité et des scènes de sexe à peine dissimulées", écrit encore l'élu agathois.
Lors de diffusion de sa première saison en novembre 2023, Rima Abdul Malak, alors ministre de la Culture, avait estimé que l'émission était "à la limite de la pornographie" dans une interview accordée au "Parisien". Elle souhaitait alors que l'Arcom prenne des dispositions pour interdire l'accès au programme aux mineurs. Uniquement "déconseillé" aux moins de 16 ans, dont les scènes les plus explicites se retrouvaient distillées sur les réseaux sociaux, est interdit aux moins de 12 ans uniquement.
"Selon une intervention relayée par Public Sénat, vous aviez annoncé avoir saisi vos homologues régulateurs allemands et tchèques afin de vérifier si l'émission respecte les prescriptions de la directive des services de médias audiovisuels. Vous êtes intervenus en outre auprès des sociétés propriétaires des réseaux sociaux afin qu'elles en bloquent la diffusion", rappelle l'adjoint au maire à l'Arcom. Cette fois, la ville demande donc que le gendarme des médias aille plus loin en empêchant "le tournage et la diffusion" du programme, jugé "contraire à l'ordre public" pour "protéger son image et sa notoriété".