Aujourd'hui, le Parlement allemand doit étudier le projet de loi "Lex Google" qui permettrait aux éditeurs de presse du pays d'être rétribués par les agrégateurs de contenus dès lors qu'ils sont référencés. Principale entreprise visée : Google. Le moteur de recherche est farouchement opposé à une loi de ce type qui le contraidrait à partager ses bénéfices.
Du coup, le géant de la recherche sur internet - qui représente 93% du marché outre-Rhin, contre 91% en France - organise la risposte. Sur la page d'accueil de Google Allemagne, les internautes sont invités à interpeller le député de leur circonscription. Le moteur de recherche fournit le nom et l'adresse de l'élu pour que les internautes puissent manifester leur opposition au projet législatif. "La loi est une restriction fondamentale de la structure et de l'architecture d'Internet, estime Ralf Bremer, directeur de la communication de Google Allemagne. Nous voulons informer l'opinion publique allemande."
L'initiative a fortement déplu aux éditeurs allemands à l'origine du projet de loi, comme le rapportent nos confrères des Echos. "Google utilise sa plate-forme à des fins politiques et a clairement franchi le Rubicon, déclare Christoph Keese, directeur des relations institutionnelles chez Axel Springer, le groupe qui édite Bild-Zeitung et Die Welt. Les maisons d'édition n'ont jamais utilisé leurs rédactions pour défendre leurs intérêts."
Rappelons que l'initiative allemande est depuis reprise par plusieurs pays européens, à l'instar de la France, l'Italie, la Suisse et le Portugal. En France, un médiateur a été nommé par le gouvernement. En cas d'échec, ce dernier a annoncé son intention de proposer une loi au Parlement.