Début juin, pour couvrir l'actualité politique dans le cadre des élections législatives anticipées, Europe 1 a chamboulé sa grille de programmes en misant sur "On marche sur la tête", une nouvelle émission pilotée par Cyril Hanouna dont le départ de la station fut acté en 2016. Cinq jours par semaine durant 1 heure trente, l'animateur a assuré pour la radio qui appartient au géant des médias Vivendi dont l'actionnaire majoritaire est le milliardaire Vincent Bolloré, la couverture des législatives quitte à s'attirer les foudres de plusieurs médias concurrents.
Dès le 17 juin durant deux semaines de 16h à 18h, l'animateur phare de C8 a successivement reçu des figures de droite ou d'extrême-droite à l'instar d'Eric Zemmour, Robert Ménard, Julien Odoul ou encore Marion Maréchal, qui a valu à Europe 1 d'être épinglé par l'ARCOM qui lui a rappelé ses obligations en matière de "pluralisme" et d'"honnêteté" vis-à-vis de "l'actualité électorale".
Ce 29 juin 2024, la veille du premier tour des élections législatives dont le parti du Rassemblement national porté par Jordan Bardella et ses alliés représentés par Eric Ciotti sont arrivés en tête du scrutin, les équipe du "Monde" ont analysé l'ensemble les 15 heures de direct animés par Cyril Hanouna. Nos confrères ont principalement décortiqué les temps de paroles des participants.
Leur chiffrage assure que le programme de débat d'Europe 1 se serait transformé en "émission de propagande" en cette période électorale. En effet, "Le Monde" aurait identifié la suppression de plusieurs dizaines de minutes de directs dans les relays d'"On marche sur la tête". La raison ? Selon un conseil de cabinet juridique, des passages contiendraient des accusations personnelles et politiques pouvant exposer Cyril Hanouna et Europe 1 à des poursuites judiciaires pour diffamation ou atteinte à la présomption d'innocence.
S'il a plusieurs fois regretté de ne pas séduire les partis de gauche, le présentateur dont la parole représente 1 tiers de temps de son émission, aurait vertement critiqué sur son ensemble durant "30 minutes" le Nouveau Front Populaire ou la gauche contre "2min30" pour la majorité présidentielle. Quant aux Républicains et le RN, l'animateur ne les aurait à aucun moment blamés.
Si le 25 juin, Cyril Hanouna a accueilli pour la première fois Arthur Delaporte, candidat du parti socialiste, d'après le décompte du "Monde", le politicien aurait été interrompu ou contredit "120 fois en 9 minutes", soit trois fois plus que Laure Lavalette, candidate du RN qui elle, n'aurait été interrompue qu'une quarantaine de fois sur 11 minutes.
A l'antenne et dans un extrait depuis supprimé, le présentateur l'avait notamment accusé d'être "responsable de la montée de l'antisémitisme en France" en plus d'avoir une part de responsabilité pour le viol à caractère antisémite qui s'est déroulé à Courbevoie en juin dernier.
Pour rappel dans sa mise en demeure, le régulateur de l'audiovisuelle avait révélé que "l'actualité électorale de La France Insoumise et du Nouveau Front populaire (...) avait "été traitée de manière systématiquement critique et virulente, en des termes souvent péjoratifs et outranciers".
Autre détail qui a interpellé nos confrères, Gilles Verdez favorable aux idées du Nouveau Front Populaire aurait peu parlé soit "2 min 30 en moyenne" par émission, en plus d'être la cible systématique de l'animateur et de ses autres chroniqueurs