Guy Bedos a pris officiellement sa retraite ce lundi 23 décembre avec une dernière représentation à l'Olympia de son one man show intitulé "Rideau !". Avant de tirer sa révérence, l'humoriste de 79 ans a livré une interview très politique au Monde.
Au cours de cet entretien, il a notamment évoqué ses relations parfois difficiles avec les pouvoirs successifs. "Sous Giscard, on m'a très vite censuré. A la télé, j'étais 'blacklisté'. On voulait bien me recevoir sur une radio, à condition de savoir ce que je dirais" a-t-il ainsi raconté. "Mitterrand était beaucoup plus estimable dans son indulgence vis-à-vis de Thierry Le Luron, par exemple. Il n'a jamais fait censurer quiconque" a estimé Guy Bedos rappelant qu'il avait plusieurs fois brocardé le président socialiste "lors de petites revues de presse sur Canal+, à Nulle part ailleurs".
Ses mots les plus durs, Guy Bedos les a sans surprise réservés à Nicolas Sarkozy. "Il me manque, celui-ci. (...) Pour un type comme moi, il était parfait. Même pas besoin d'inventer, il n'y avait qu'à recopier" a ainsi raillé l'humoriste. Avant de dénoncer les tentatives de récupération dont il a fait l'objet de la part de l'ancien président de la République. "J'ai été pas mal dragué par les politiques. C'est lui qui a été le plus indécent. Il m'a invité à déjeuner trois fois quand il était ministre de l'intérieur. J'y suis allé, comme toujours, par curiosité. Il a cherché à me 'kouchnériser'. Sans succès." a ainsi relaté Guy Bedos.
Indulgent avec Jacques Chirac pour qui il a avoué avoir "une certaine sympathie", l'humoriste de gauche n'est pas tendre avec François Hollande qu'il a jugé beaucoup moins "tolérant" en matière d'humour que François Mitterrand. "Il a invité mon fils Nicolas, pas moi. Pourtant je l'ai soutenu. Il me boude. Je m'y habitue !" a lancé l'humoriste qui ne l'épargne pas durant ses spectacles.
Au cours de l'entretien, Guy Bedos a surtout tenu à déplorer l'indulgence des médias envers Marine Le Pen. "Marine Le Pen est trop bien traitée par les médias. Elle est plus intelligente, plus fraîche que son père, et beaucoup plus dangereuse par l'influence qu'elle a sur les chômeurs et les pauvres précarisés par la crise" a-t-il ainsi affirmé avant d'annoncer son exil en cas de succès électoral pour le FN. "Si le Front national arrive ou se rapproche du pouvoir, je quitterai le pays, j'irai au Québec" a-t-il prévenu.