Vincent Leoty (X-Factor) : "On se demande parfois s'il y a de la mauvaise foi"

La liste des sortants de X-Factor s'allonge chaque semaine et hier soir, le nom de Vincent Leoty a rejoint celui des Twem, de Cecile Couderc et de Bérénice Schleret. Le poulain de Christophe Willem a été éliminé après s'être retrouvé en ballottage face au groupe 2nde Nature, quand les jurés n'ont pas été capables de se mettre d'accord. Résultat, c'est le vote du public qui a déterminé le sortant et les 2nde Nature ont été sauvés de justesse.

Au lendemain de son élimination, Vincent revient pour puremedias.com sur son départ, son parcours et sa prestation préférée de l'aventure, qui n'est pas vraiment celle qui a le plus convaincu le jury. Le futur papa évoque les critiques qui lui ont été adressées, son travail avec Christophe Willem ainsi que les petits jeux du jury et son changement radical d'attitude cette semaine, ainsi que le soupçon permanent de la mauvaise foi lors des critiques des coaches. Entretien.



Comment te sens-tu après ton élimination hier ?
Eh bien ça va, je me suis senti un peu K.O. hier soir. J'ai bu un verre ou deux pour faire baisser la tension mais ça va. Je suis serein. Parce que j'ai déjà pris des claques et qu'une fois qu'on a la tête qui s'endurcit, tout passe mieux.

Tu t'y attendais ? Tu t'y étais préparé un petit peu ?
Oui, j'avais une sorte de pressentiment avant l'émission en fait. On ne sait pas pourquoi, un moment on se dit "Ca sera bientôt mon heure". Après, je pensais rester peut-être encore un prime ou deux, je ne sais pas. C'est venu plus vite que ce que je ressentais mais je savais que j'allais partir, de toute façon.

Tu parles d'un prime ou deux encore. C'est parce que tu n'étais pas venu pour gagner ou parce que les éliminations précédentes t'ont fait penser que tu n'avais pas de chance de gagner ?
J'ai eu cette sensation par rapport à ce qu'on peut voir sur les réseaux sociaux, sur Facebook tout ça. Et puis après Cécile, j'étais le plus vieux de l'aventure et au début je disais toujours "Les vieux résistent" mais là ils commencent à moins résister.

Entre les filles, qui ont squatté les dernières places du classement ces dernières semaines, et les plus de 25 ans, ce sont deux populations en danger dans X-Factor ?
J'ai l'impression oui. Les mecs de moins de 25 ans vont aller loin je pense, ils sont en confiance. Après, je ne peux plus vraiment faire de pronostics maintenant. Il y a un niveau, tout le monde a son truc... Qu'est-ce qui fera la différence ? Je suis incapable de le dire.



Comment tu as vécu ta prestation sur "L'hymne à l'amour" ?
J'étais super heureux d'avoir chanté ce titre parce que je l'adore. J'étais bien au moment de le chanter, j'étais dans ma vérité en tout cas - même si Olivier Schultheis ne l'a pas ressenti - et j'étais content de laisser cette trace. Ce sera un truc familial. Je l'aurais dit à ma femme à la télé.

Le seul reproche qu'on t'ait fait au fil des semaines, c'est ton incapacité à faire passer de l'émotion. Comment on gère ce type de critiques ?
C'est sûr que ça ne fait pas plaisir. Mais la critique fait avancer, je pense. Il faut le prendre dans le bon sens. Ca fait évoluer. Ca m'a pas mal aidé sur ma façon de penser, de me délivrer. Je me dis que, même à l'avenir, j'écris mes chansons, j'ai mes textes mais j'essaierai de les chanter différemment.

Christophe et toi avez travaillé là-dessus, sur ce manque d'émotion ?
Il y a de ça oui, mais Christophe aime mon côté chanteur donc on n'était pas axé que là-dessus. Mais j'y pensais, en tout cas. Quand je chantais "L'hymne à l'amour" je voulais être dans la vérité. Pas de vibes, rien de tout ça. Quand, à la fin, je pousse ma voix, ce n'est pas pour faire le chanteur. C'est pour lui dire. C'est de la hargne.

On t'a vu faire du Edith Piaf, réinventer du Christina Aguilera, chanter du Seal... Où te sens-tu le plus à l'aise ?
Là où je me suis senti le mieux artistiquement, c'est la version "Rêver" de Mylène Farmer. Ces mots-là, pour mon album à moi, j'aurais pu les avoir en bouche. La manière de dire les choses me correspond.

Et pourtant c'est la prestation qui a été la moins bien reçue par les jurés...
On ne peut pas plaire à tout le monde ! Mais si au moins je suis fier et j'assume ce que je fais, si je reste droit dans mes baskets et que je fais ce que je ressens et ce que j'aime, c'est bien déjà. Après, ça a moins plu mais moi j'étais bien à ce moment-là.



X-Factor est avant tout une émission de télé donc il faut réfléchir à ce qu'on va chanter. Quelle part joue le public et l'envie de lui plaire dans le choix des chansons ?
Jusqu'à maintenant, je n'ai jamais ressenti ça une seule fois. Ca ne nous est jamais arrivé de dire, Christophe et moi, qu'on allait faire telle ou telle chanson parce qu'elle allait plaire. C'était toujours "Cette chanson-là t'irait bien" ou "Je te vois bien chanter ça, est-ce que ça te plairait". C'était toujours un truc artistique, jamais un moyen.

Il y a d'autres candidats qui ne suivent pas vraiment les mêmes règles...
Chacun vit l'émission à sa manière. Je n'ai pas à critiquer ce que font les autres ! C'est leur trip, c'est leur truc, si c'est leur manière d'avancer, c'est bien. Moi, mon truc, c'était de chanter ce que j'aime.

On répète chaque semaine que ce ne sont pas les moins bons qui partent. Est-ce que c'est la limite de ce genre d'émissions ?
Il n'y a pas vraiment de limite. Certains téléspectateurs vont s'attacher à une voix, d'autres à un physique, d'autres encore à une personnalité. Le tout fait qu'on ne décide de rien. On se laisse porter, on voit ce qui arrive et le couperet, c'est le public.

Et le fait de savoir que les gagnants ne sont pas toujours ceux qui s'en sortent le mieux, ça rassure un peu ?
Oui, ça joue aussi. Je pense qu'il faut rebondir, qu'il faut se servir de tout ça pour avancer, pour essayer de concrétiser le rêve. Il n'est pas fini encore le rêve, il ne s'arrête pas là.

La semaine dernière, Bérénice disait dans son interview à puremedias.com qu'elle avait discuté avec Olivier Schultheis, son mentor, de l'après-X-Factor, qu'il allait la soutenir et du fait que l'émission n'était pas une fin en soi. Vous avez eu ce type de discussions avec Christophe ?
Pas vraiment. On était dans le jeu. Le seul truc qu'on pouvait se dire c'est que la musique existe ailleurs que dans le jeu, ça fait des années que j'en fais. Tout ce qu'il m'a dit, c'est de profiter des bonnes choses, de ne rien regretter. Je pense qu'on s'est compris artistiquement mais après, ce qui se passera, je n'en sais rien.



L'ambiance a changé du tout au tout dans le jury : on est passé de l'affrontement presque violent lors du premier prime à la bonne humeur forcée... Comment vous vivez ça, en tant que candidats ?
On se laisse emporter à chaque émission. Je pense qu'il y a des thèmes, des choses qui ressortent. Je pense qu'il y a des émissions qui doivent être un peu plus dures que d'autres. Je dis pas qu'il y a des directives mais eux ressentent les choses comme ça aussi. Et puis peut-être aussi qu'un jour ils sont de bonne humeur et ils ont envie de se marrer et voilà et la semaine suivante ils ont envie de casser du sucre et de se rentrer dedans.

Le côté compétition entre jurés, c'est positif pour vous en tant que candidat parce qu'ils se donnent du mal, ou au contraire ça implique des stratégies et des critiques pas forcément de bonne foi ?
Ce qu'on se demande parfois effectivement, c'est s'il y a de la mauvaise foi. Est-ce que toutes les critiques sont fondées ? On se demande. Parce que ça reste un jeu et chaque coach a envie d'emmener ses poulains au bout. Alors là Christophe commence à être un peu seul, il n'y a plus que Maryvette il faut qu'elle résiste. Mais ils ont tous envie d'aller au bout. C'est très bizarre comme sensation. On se demande tout de suite quand on reçoit une critique si c'est vrai ou si c'est le jeu. Mais si elle est fondée, on doit l'accepter et s'en servir.

Hier Véronic a voté pour ne pas te garder et immédiatement certains y ont vu de la stratégie : elle t'aurait éliminé pour ne pas faire d'ombre à ses garçons... C'est le genre de choses qu'il faut accepter ?
Totalement ! Si c'est une décision stratégique, je ne vais pas aller contre ! C'est normal ! Dans n'importe quel jeu, il y a des règles. Elle suit les règles - si c'est bien une décision stratégique !

C'est une question que tu aimerais lui poser ? Savoir honnêtement pourquoi elle t'a éliminé ?
Non. Pour moi, c'est comme ça. Je n'ai pas envie de savoir pourquoi elle a décidé de voter contre moi. C'est fait, il faut avancer.



Parlons - forcément - des audiences, qui sont reparties à la baisse hier avec 2,2 millions de téléspectateurs. Vous en parlez ?
Il m'est arrivé le lendemain des primes de demander les chiffres mais après, nous on fait notre truc. On vit notre histoire. Qu'il y ait 5 ou 2 millions de téléspectateurs, pour nous, dans le jeu, c'est pareil. Il n'y a pas de fausseté, de jeu, on est sur scène, on chante, on se prépare, on vit notre aventure. Pour nous, l'audience n'est pas ce qu'il y a de plus important.

Et comment tu expliquerais ces scores décevants ? Lassitude du format ? Est-ce que tu as regardé d'autres télé-crochets ?
Non, je ne regardais pas vraiment. J'ai regardé la première saison de la Star Academy parce que c'était nouveau, un drôle de truc où des caméras filmaient des gens en slip dans leur chambre. Mais je ne sais pas si c'est juste une lassitude du format... Je me pose la question, je n'ai pas de réponse.

Et si tu devais changer quelque chose dans l'émission, qu'est-ce que ce serait ?
J'irais en finale ! (Rires)

On n'aurait plus qu'à trouver ton co-finaliste ! Mais en ce qui concerne le format, faudrait-il communiquer les votes comme le suggérait Cécile il y a quinze jours ? Ou mettre en place un système de votes différent où jury et public auraient chacun 50% des votes ?
Je ne sais pas si ce serait mieux ou moins bien... Est-ce que les choses se passeraient forcément différemment ? Ca amènerait sans doute plus de stratégie au niveau des coaches. Moi, ce que je trouverais bien dans une émission de ce type aujourd'hui, ce serait de faire une émission où des artistes chanteraient des chansons originales. Ce serait une vraie nouveauté, il n'y aurait plus un côté entre guillemets karaoké, il y aurait un côté créatif. Ca pourrait faire sortir des tubes ! Je trouverais ça intéressant.

Qui sont tes favoris parmi les huit qui restent ?
Artistiquement, Raphaël, Maryvette et Marina. Marina a une voix que je trouve magnifique et puis elle ne fait qu'évoluer. Elle est toute jeune.

Et à partir de la semaine prochaine, tu voteras par SMS - ou par Internet d'ailleurs ?
Oui, je serai devant ma télé et je vais voter ! Je vais dépenser de l'argent ! Je vivrai ça de l'autre côté mais je continuerai à le vivre.