Ce mardi 26 novembre, Christophe Hondelatte a publié un double message sur le réseau social X pour dénoncer le harcèlement en ligne dont il se dit victime depuis son passage dans "C l’hebdo" samedi 23 novembre. L'animateur était invité sur le plateau du programme de France 5 présenté par Aurélie Casse, aux côtés de la mère de Lola, tuée en 2022 à l’âge de 12 ans. "J’ai pris le temps de répondre aux moins agressifs, et d’argumenter autant que je le pouvais. Je me retire sur la pointe des pieds pour quelques jours, le temps que la horde monstrueuse qui m’est tombée dessus, trouve un autre os à ronger !" écrit-il.
"Vous ne m’enlèverez pas de l’idée que l’algorithme de Twitter est le grand organisateur de tout ça ! Cet endroit est vraiment devenu répugnant. Mais je ne le quitterai pas, ne serait-ce que pour garder à l’œil les bâtards qui semblent avoir envahi l’endroit. Que votre nuit soit douce…", conclut-il.
Puis dans un deuxième message, il ajoute : "Je m’adresse-là à tous les abrutis qui m’ont lynché pendant 2 jours… Vous commentez un 'extrait' monté comme tous les extraits d’émission, pour faire le 'buzz'. Je vous invite à aller voir le replay de l’émission en entier ! Vous verrez que l’attitude que vous me prêtez à l'égard de la maman de Lola, est très très très loin de la réalité", assure le journaliste.
"Il s’est passé beaucoup de choses avant cet extrait. J’aime cette femme, je la respecte et la comprend. Il n’y a eu aucune animosité entre nous. Et je me souviens surtout qu’elle refuse, depuis le début, la récupération misérable que certains zigotos hyper actifs sur ce réseau pitoyable lui imposent. À mon tour de vous demander de respecter la mémoire de Lola, et le courage de sa maman, en cessant de récupérer cette tragédie au bénéfice de vos idées pourries. Allez, cette fois-ci, je me retire pour de bon !", conclut l’ancien présentateur de "Faites entrer l’accusé".
Le 15 novembre dernier, un juge d’instruction parisien a ordonné un procès aux assises à l'endroit de Dahbia Benkired, principale suspecte du meurtre de Lola. Cette femme algérienne était sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) depuis deux mois au moment de son interpellation. Sa présence en France avait déclenché de vives critiques à droite et à l'extrême droite, le gouvernement dénonçant "l’indécence" de cette "récupération politique". La décision de son jugement met fin à la question d’une possible irresponsabilité pénale, alors que plusieurs expertises psychiatriques avaient tenté d’établir si la principale suspecte était dans un état "psychotique" ou "psychopathique" au moment des faits. "Cette femme est considérée comme une psychopathe", a assuré Christophe Hondelatte dans "C l’hebdo" ce samedi. "La psychopathie n’est pas considérée comme excuse des crimes qu’on a commis" , précise-t-il.
"Il y a eu une polémique politique dont vous avez voulu vous sortir à l’époque", a-t-il rappelé un peu plus tard, en s’adressant à la mère de Lola. "Cette affaire a été très récupérée par l’extrême droite au prétexte qu’elle était sous OQTF et que donc c’était la démonstration que les étrangers sans papier sont dangereux", souligne le présentateur.
Il poursuit : "Elle n’a jamais été suivie en psychiatrie cette femme. On a là la preuve que l’aide médicale d’État est bien utile. Il eut été idéal que cette femme sans papiers puisse être soignée dans les services psychiatriques, qu’elle prenne des médocs", poursuit-il. "On a la preuve que ces gens-là, fussent-ils sans papier, ont besoin d’être soignés, y compris sur le plan psychiatrique", conclut-il. Puremédias vous propose de visionner l'extrait ci-dessus.
Une déclaration qui lui a valu des réactions virulentes sur les plateaux de CNews et C8. "Monsieur Hondelatte est un taré", a déclaré sans détour Julien Odoul, porte-parole du Rassemblement national, dans "Morandini Live". "C’est le seul qui doit se faire soigner dans cette histoire. Soigner pour gauchisme", s’agace le député d’extrême droite. "Qu’il dise ça le matin sur France Inter, qu’il dise ça dans son salon avec ses potes de 'Mediapart', très bien, mais qu’il ose dire ça à côté de la mère de la victime (...)", poursuit-il.
"Le seul remède n’est pas psychiatrique, c’est juste que cette personne aurait dû partir, aurait dû être reconduite dans son pays". Même discours sur le plateau de "TPMP", où Cyril Hanouna et ses chroniqueurs semblaient d’accord pour dire que l’animateur, expert en faits divers, avait dit "n’importe quoi". "Moi ce que je sais c’est que si elle était sous OQTF elle n’avait rien à faire ici", conclut l’animateur.
En novembre 2022, l'Arcom avait mis en demeure C8 en raison du traitement médiatique de l'affaire Lola dans "Touche pas à mon poste", précisément pour un manquement à ses obligations "de traiter avec mesure une affaire judiciaire en cours et le respect de la présomption d'innocence" et à ses obligations "d'expression des différents points de vue sur une question prêtant à controverse". Le traitement médiatique de l'affaire, en particulier sur CNews et C8 avait été au cœur un documentaire de France 5, de la collection "La fabrique du mensonge" en mai 2023 ("Affaire Lola, chronique d'une récupération"). Traitant les auteurs du documentaire de "voyous", Cyril Hanouna avait accusé la chaîne du service public d'avoir "volé les images" de son programme.