Trois nouveaux visages, de nouvelles émissions, une cérémonie de récompenses... W9 se renouvelle depuis la rentrée, comptant toujours sur ses piliers télé-réalité et magazines. Trois mois après le début de la saison, son patron Jérôme Fouqueray dresse pour puremedias.com un premier bilan de la rentrée, entre l'arrivée de Bertrand Chameroy, son passage difficile en prime time, les débuts de Stéphanie Renouvin ou encore le recrutement d'Erika Moulet, attendue demain soir aux commandes des W9 d'or aux côtés de Jérôme Anthony.
Propos recueillis par Charles Decant.
Vous êtes à la tête de W9 depuis deux ans. Quel bilan tirez-vous de ces deux saisons ?
Ce qui est important, c'est qu'on a réussi à maintenir et à amplifier les choses qui marchaient. Je pense aux magazines et à la télé-réalité, qui ne sont pas toujours des sujets faciles. On a maintenu, développé et renouvelé ces marques. On a diffusé entre septembre et novembre la télé-réalité la plus puissante jamais diffusée sur W9 avec 930.000 téléspectateurs de moyenne pour "Les Ch'tis et les Marseillais vs le reste du monde". Et côté magazines, "Enquête d'action" et "Enquêtes criminelles" font de très bonnes rentrées.
Outre les fondamentaux, on a l'impression que W9 s'est un peu réveillée en cette rentrée avec l'arrivée de nouveaux visages et le lancement de nouvelles émissions...
On a fait venir Stéphanie Renouvin pour incarner le nouveau magazine "Etat de choc". Il y a un vrai savoir-faire magazine sur cette chaîne, on a les magazines numéro un dans chacun des genres - reportages, faits divers - donc on s'est dit qu'il y avait des choses à continuer de développer. "Etat de choc" nous fait parcourir des situations spectaculaires aux quatre coins du monde. Le lancement a été un succès, le deuxième numéro a été plus difficile mais c'est quelque chose qui s'installe dans la durée.
Vous avez déjà d'autres projets avec elle ?
Oui, elle a vocation à s'installer sur la chaîne comme un visage important des magazines de la chaîne. Elle va présenter une version mise à jour de "Kate & William" pendant les vacances, elle va aussi présenter une nouvelle série documentaire sur les vétérinaires en 2017, "Vétos de choc". Elle est crédible, puissante, elle incarne extrêmement bien la matière magazine.
Deuxième nouvelle arrivée, Erika Moulet...
Elle va monter en puissance sur la chaîne. Elle participe aux émissions de Bertrand, elle a présenté les W9 d'or et elle fera d'autres choses qu'on a dans les cartons, des projets de divertissement notamment. Elle a beaucoup de talent, une belle énergie, et il y a une place à prendre à W9 à un moment où les divertissements et la musique prennent une place plus importante qu'auparavant. C'est une volonté que nous avons de développer le divertissement musical sur la chaîne.
Comme premier projet, vous lui avez fait confiance sur les W9 d'or, un grand prime de variétés...
Oui, ce n'est pas un petit projet ! 2016 a été une année importante, on met plus de musique en prime time avec des documentaires, des émissions de variétés et cette cérémonie. C'est un moment important de l'année et j'espère que ça sera un succès ! C'est assez spectaculaire en termes de production, je crois, et c'est est un marqueur important de ce que nous voulons être en matière de divertissement et de musique. Je suis très content d'avoir confié ce dossier à Erika et je trouve qu'elle a été assez bluffante.
Mais votre grosse nouveauté de la rentrée, c'est l'arrivée de Bertrand Chameroy avec "OFNI"...
Ca répond à la demande des téléspectateurs d'avoir de l'humeur, de l'humour, de la liberté de ton sur W9. Nous sommes satisfaits du lancement de l'émission en termes de moyenne d'audience puisqu'on est à 290.000 téléspectateurs, 2,6% de part d'audience.
La moyenne est bonne mais la tendance est à la baisse...
On fait une très bonne performance sur les 15-34, on est grimpé à 450.000 mi-octobre, on va laisser l'émission s'installer pour qu'elle marche !
Malgré tout, vous avez lancé une nouvelle formule pour enrayer la chute, un peu loin des fondamentaux de l'émission, et ça n'a pas non plus marché...
L'émission est très dépendante de son lead-in et mardi dernier, "Etat de choc" n'a pas marché donc dans la foulée, on était plus en difficulté. Mais je lis les choses de manière beaucoup plus sereine. Ce qui est certain, c'est qu'on a un animateur qui a un talent considérable, en qui nous avons toute confiance pour faire marcher cette émission. On va continuer à ajuster l'émission.
C'est quoi, selon vous, la bonne formule ? Du débat, de l'humour ?
La bonne formule, c'est une formule un peu hybride. Ce qui m'intéresse, c'est une formule dans laquelle Bertrand se sent bien. On essaie des choses, tout ne marche pas à chaque fois, et on ajuste en fonction. Mais c'est le lot de toutes les émissions qui démarrent. Je suis assez confiant car les études qualitatives qu'on a sont positives et très encourageantes. Le fait d'avoir mis Bertrand à l'antenne avec ce type d'émissions correspond à une véritable attente des gens qui sont sur W9 et des 15-49 ans en général. Mais c'est un programme qui demande du temps, et j'ai une intuition forte sur ce programme. Pour moi, c'est un trésor et il faut être persévérant. Je suis confiant et déterminé à donner plus d'exposition à Bertrand. Le 1er janvier, on va faire une grande spéciale, "OFNI, le meilleur du meilleur" de 17h à 19h, avec des plateaux inédits.
Pourquoi vous ne rediffusez pas "OFNI", d'ailleurs ? Même "On n'est pas couché" a sa rediffusion désormais...
On va le faire, mais on attend que ça marche vraiment bien. Là, on travaille, on affine, et quand on sera très sûr de nous, on ira. Mais en janvier, ça ira mieux. Il suffit de regarder les courbes de tous les talk par le passé. Les indices que nous avons nous laissent penser qu'il va se passer quelque chose fin janvier, ou en février. L'inflexion chez "TPMP" est venue au bout de six mois par exemple, et après ça n'a plus arrêté de monter. Je nous souhaite ça !
Et quid de Bertrand en prime ? Le premier n'a pas marché...
C'est vrai, ça n'a pas été un succès. Mais on d'autres projets, il faut qu'on travaille mieux sur la promesse, qu'il ne soit pas limité à de l'actualité en prime. On réfléchit à des formats dans lesquels il serait plus à l'aise. Mais entre Bertrand et W9, c'est le début de l'histoire.
Deux chaînes font énormément parler d'elles sur la TNT, C8 et TMC, notamment parce qu'on prête beaucoup d'attention à l'access. Elles mettent énormément d'argent pour s'assurer cette notoriété. C'est difficile d'exister à côté sans casser sa tirelire ?
On est en nette progression sur cette rentrée, on fait notre meilleure rentrée depuis 2013. On n'a pas à rougir côté audiences puisque ça grimpe, côté image ou côté notoriété puisqu'on est la chaîne TNT la plus connue des Français et la chaîne TNT préférée des Français. On a une assise forte, un beau bilan et plein de choses intéressantes qui arrivent en 2017.
Tout ça sans se ruiner, donc ? C'est un peu la culture du groupe M6...
Ce n'est pas ça... Mais 930.000 téléspectateurs sur la télé-réalité, on n'est pas si loin que ça de Cyril Hanouna. J'estime que c'est plutôt astucieux de trouver un programme complémentaire des talk plutôt que d'aller dans le feu de la lutte. Il n'empêche qu'il faut des nouveautés et des nouveaux visages. On avait dit qu'on le ferait, et on le fait.
Vous avez un objectif chiffré ? Est-ce que d'ici à 2, 3 ou 4 ans vous espérez que W9 repasse la barre des 3% de part d'audience ?
Le sens de l'histoire, c'est que la concurrence s'intensifie. La TNT HD monte de mois en mois, on a une concurrence entre un groupe de chaînes - TMC, C8, W9, NT1 - qui marche bien. Notre objectif, c'est de rester dans ce groupe de chaînes qui a laissé derrière lui d'autres chaînes TNT historiques, comme NRJ 12. On veut se comporter le mieux possible dans ce groupe et rester le plus proche possible de la barre des 4% sur la cible commerciale - ce qu'on a fait depuis la rentrée, on est à 4%, en hausse de 0,3 point. Et sur les 4+, on progresse de 0,1 point sur un an. Le bilan d'audience ajouté au bilan d'image est positif.