Wikileaks, prochainement au cinéma. Le réalisateur Bill Condon - à qui l'on doit "Dreamgirls" (154,9 millions de dollars de recettes à travers le monde) avec Beyoncé, Eddy Murphy et Jamie Foxx ainsi que les deux derniers volets de la saga "Twilight" (qui ont rassemblé 1,5 milliard de dollars de recettes au total) portée par Kristen Stewart, Robert Pattinson et Taylor Lautner - tourne actuellement "The Fifth Estate", un film sur l'affaire Wikileaks.
Pour l'occasion, l'acteur britannique Benedict Cumberbatch, héros de la série "Sherlock" et vu dans "La Taupe", "Le Hobbit : un voyage inattendu" et prochainement "Star Trek Into Darkness", campera Julian Assange, le créateur de Wikileaks. Il partagera l'affiche avec l'Allemand Daniel Brühl, Laura Linney, Anthony Mackie, David Thewlis, Peter Capaldi, Dan Stevens, Alicia Vikander ou encore Carice Van Houten.
Il y a quelques jours, Birgitta Jónsdóttir, ancienne collaboratrice bénévole de Wikileaks, députée islandaise et consultante pour le film de Bill Condon, espérait que ce long métrage "ne sera pas un film totalement hollywoodien". Mais alors que le tournage de "The Fifth Estate" vient seulement de commencer, une critique se fait déjà entendre et pas des moindres : celle de Julian Assange, le créateur de Wikileaks !
Lors d'une vidéo-conférence qu'il donnait aux étudiants de l'université d'Oxford, celui-ci a en effet fortement critiqué le film de Bill Condon dont, dit-il, il a pu se procurer un exemplaire du scénario. "C'est mensonge sur mensonge" a-t-il déclaré. Julian Assange est allé plus loin en affirmant que ce film "jetait de l'huile sur le feu" dans les conflits contre l'Iran, puisque le long métrage laisserait entendre que la République islamique préparerait une bombe nucléaire.
De plus, un passage montrerait un agent secret américain en pleine rencontre avec des scientifiques. "De la pure invention" pour Julian Assange. "Comment un tel mensonge peut-il faire partie du film ?" s'est-il indigné. Pour le créateur de Wikileaks, "ce film est un objet de propagande qui s'attaque à Wikileaks et au fondement de mon travail". Reste à voir si Julian Assange changera d'avis face au résultat définitif...
Dans un communiqué diffusé avant la vidéo-conférence de Julian Assange, Bill Condon avait déjà pris les devants. "Cela va sans doute prendre des années avant que l'on prenne conscience de l'impact qu'a eu Wikileaks sur la diffusion de l'information. Le film ne donnera pas de point de vue définitif sur la question. Il ne sera pas non plus là pour juger Wikileaks. On veut explorer le challenge que représente le fait de vouloir tout diffuser au grand public. C'est très complexe. On espère enrichir le débat que ce site a provoqué" expliquait le réalisateur du film.