Double dose de Karine Ferri ce week-end sur TF1. Demain soir, comme elle le fait depuis fin août, elle sera aux commandes, avec Nikos Aliagas, de "The Voice Kids". Puis, samedi, à 21h05, elle co-animera pour la deuxième année consécutive "Danse avec les stars", aux côtés de Camille Combal cette fois. A cette occasion, puremedias.com s'est entretenu avec elle pour évoquer son rôle de co-animatrice, ses autres projets sur TF1, le téléfilm autour de Grégory Lemarchal ou encore la presse people.
Propos recueillis par Kevin Boucher.
puremedias.com : Vous revenez à la co-animation de "Danse avec les stars" dès samedi. Qu'allez-vous modifier à votre participation par rapport à l'an passé ?
Karine Ferri : Les modifications, c'est compliqué. Elles ne dépendent pas de moi, je suis au service de la production. On a essayé de moderniser le format l'an dernier, ce qui nous a valu parfois quelques remarques sur l'absence notamment de "red room". Cette organisation différente a pu surprendre des téléspectateurs qui ont été surpris de ne plus me voir, mais j'étais dans un exercice imposé. On a essayé de le rectifier assez vite en inversant les rôles en deuxième partie de soirée. Maintenant, si la production me demande de donner davantage, c'est avec grand plaisir que je le ferai. J'espère même qu'elle imaginera des choses un peu folles pour moi !
Être en lead sur la deuxième partie de soirée, c'était une volonté commune ?
Oui, mais cela s'est fait naturellement. L'idée est surtout de servir le programme, pas de flatter son ego. Je ne suis pas là pour savoir qui a le plus d'antenne, ce n'est pas du tout mon fonctionnement, cela ne l'a jamais été. J'aime que tout le monde soit content. Il n'y a jamais eu pour moi de surprise à ce que Camille soit en lead sur cette émission, la nouvelle formule de "Danse avec les stars" porte la patte de Camille, et c'est ce qui donne du sel à cette émission. On nous a proposé ce changement où monter en "red room" lui donne une autre impulsion. Et pour ma part, retrouver le parquet que j'ai bien connu me fait plaisir.
Beaucoup ont critiqué le casting des 10 personnalités de cette saison 10, notant que certains étaient loin d'être célèbres. Sincèrement, vous les connaissez toutes ?
Pour être très honnête : oui. Maintenant, il y en a que je connais beaucoup plus que d'autres. Mais c'est une question qu'on a systématiquement chaque année - ce que je comprends, mais dites-vous que chaque personnalité est connue par une partie de la population, Yoann Riou est une star chez les amateurs de foot, comme Elsa Esnoult que je connaissais peu mais dont la série cartonne sur TMC, elle a déjà 4 disques d'or ! Toutefois, je ne pense pas que ce que recherchent les téléspectateurs de "Danse avec les stars" soit forcément des personnalités à très grosse notoriété, ils cherchent des caractères et des talents, il suffit de voir des gens tels que Loïc Nottet, Nathalie Péchalat, Clément Rémiens, Laurent Maistret... alors qu'ils étaient face à de grosses personnalités ! Cela prouve que le téléspectateur a envie de voir de l'émotion et du dépassement de soi. Aujourd'hui, sur ce casting, je me dis que tout est possible.
"Le fait que le groupe TF1 me mette sur de gros programmes est la plus belle preuve que je suis légitime"
Vous pensez vous aussi que Camille Combal a apporté un souffle nouveau à "Danse avec les stars" ?
Bien sûr ! Evidemment ! C'est un genre nouveau. Camille, c'est la fraîcheur, la spontanéité, l'humour, la proximité. C'est le pote avec qui tu dînes et qui est en fait animateur télé, c'est tout. Et ça, ça fait du bien parce que tu rigoles, parce que c'est un autre genre sur TF1 où on casse les codes, ce que Camille fait avec beaucoup d'aisance et d'élégance. Ce n'est pas un one-man-show, c'est tout en finesse. Il a réussi à décoincer le programme, à le dépoussiérer en gardant la compétition et l'enjeu mais en restant cool et fun. Camille c'est un style d'animation qui manquait à l'équipe de TF1, qui a déjà de très beaux noms et de grands talents dans ces rangs, je pense bien entendu à Nikos Aliagas, Denis Brogniart, Christophe Beaugrand ou Alessandra Sublet.
On vous a reproché l'an dernier d'être un peu absente dans l'émission.
C'est une remarque qu'on me fait souvent mais qui ne me touche absolument pas. Je prends du plaisir. Cela fait 15 ans que je fais de l'antenne et c'est pour cela que ça ne me touche pas : j'estime qu'on doit juger quelqu'un sur la longévité. Des trentenaires à la télévision, il y en a peu. Anne-Elisabeth Lemoine a mis beaucoup de temps à arriver là où elle est. On a vu beaucoup d'animatrices se retrouver en prime seule et disparaître du jour au lendemain. Et je pense que si les dirigeants - Ara Aprikian, Fabrice Bailly, Rémi Faure ou encore Xavier Gandon - font appel à moi, c'est qu'il y a une bonne raison. L'idée pour moi aujourd'hui est d'être sur des programmes qui me plaisent et me parlent sur les valeurs qu'ils véhiculent, de m'éclater dans ce que je fais - ce qui est le cas puisque je partage l'antenne sur les plus gros barnums de la chaîne ("The Voice", "Danse avec les stars"...). Aujourd'hui, ce rôle ne me déstabilise pas du tout. Je suis très contente de le faire, d'être sur les deux plus grosses émissions de la chaîne et de partager l'affiche avec des animateurs que j'apprécie sur le terrain et en dehors. Je co-anime plus d'une trentaine de primes et, cette année, j'ai animé plus d'une dizaine d'émissions sur les chaîne du groupe seule. Et le fait que le groupe me mette sur ces programmes, c'est la plus belle preuve que je suis légitime.
"Si on me donne de la place, je la prends"
L'an dernier, on a toutefois salué la complicité entre Camille et vous suite aux attaques de "Touche pas à mon poste". Cela était important pour vous de pouvoir compter sur lui ?
Cela s'est fait tout naturellement. Si on avait attaqué Camille, je l'aurais fait moi aussi. On se voit tous les samedis mais on se voit aussi en dehors. On prend des nouvelles, on s'appelle, on se voit, on se fait des bouffes... Un binôme, c'est ça aussi. C'est une vraie amitié qui nous lie. Tu touches à Camille, tu me touches, je suis là et je le montre. Et c'est ce qu'a fait Camille et je l'en remercie. Nikos a toujours été là lui aussi, j'aime ces deux personnes. Deux immenses talents.
Vous avez quand même été la victime collatérale de la rancoeur de Cyril Hanouna envers Camille.
Je viens de vous le dire. Camille a été solidaire, je le suis aussi envers lui. Ce que je retiens de l'année dernière c'est le succès de "Danse avec les stars", le renouveau qu'a apporté Camille. Le reste après, ce n'est que de l'écume. J'ai l'habitude de regarder vers l'avant.
Il y a quand même eu un procès que vous avez gagné. A-t-il fait appel ou la condamnation est définitive ?
Je n'en parlerai pas. Il faut regarder devant. Mais je souhaite à Cyril Hanouna une très bonne rentrée.
Vous êtes aussi co-animatrice de "The Voice" et "The Voice Kids". Vous avez plus d'importance dans la version enfants. Avoir plus de place, c'est aussi un moyen de vous affirmer ?
Encore une fois, c'est une question de format. Là, la production laisse plus de place à mon rôle, donc je le prends avec gourmandise et plaisir. Je m'adapte : si on me donne de la place, je la prends. Si on doit enchaîner, on enchaîne. Nous sommes là pour servir le programme, pas de compter nos minutes d'antenne. Avec les enfants, je m'éclate. J'ai plein de câlins, j'ai plein de bisous, j'ai plein de spontanéité et, en tant que maman, c'est super de retrouver cela. C'est fou parce que ces enfants sont tout petits et ils te donnent une vraie leçon de vie dans leur approche, dans tout ce qu'ils font au quotidien. Je me sens bien sur tous les programmes que j'anime mais c'est vrai que celui-ci est particulier. Être avec les enfants a une aura différente. Mais vous parlez à une mère de famille qui a deux enfants, qui adore les enfants, dont les parents étaient dans le social... Cela résonne en moi, forcément. Et puis bon, vous le savez, travailler avec Nikos ce n'est que du bonheur.
"Je suis un peu lasse que les journalistes médias voient un problème là où moi je n'en vois pas"
N'y a-t-il pas une frustration tout de même de ne pas être animatrice principale de ces gros barnums ?
Non. J'ai le temps. Ça viendra. Peu de gens pensaient à mes débuts, que 15 ans plus tard je serai animatrice sur la première chaîne privée d'Europe.
Il vaut mieux être co-animatrice que de ne pas y être du tout ?
Encore une fois, là, on parle de cela mais il faut revenir sur ce que j'ai fait. On pointe toujours du doigt que je suis en co-animation mais j'anime des primes seule, notamment les bêtisiers ou les documentaires féminins qui marchent très bien. Tout cela on n'en parle pas, c'est dommage quand même. (Sourire)
L'attention est quand même portée sur les gros barnums...
Oui, d'accord, mais je fais les deux ! Il faut quand même aussi parler du reste ! Il y a tout cela qui marche aussi à côté !
C'est principalement du lancement quand même.
Et alors ? C'est déshonorant ? Peu importe ! Vous préféreriez des voix off ? Des robots ? A un moment donné, il faut aussi parler de ce qui marche. Et ce n'est peut-être que du lancement mais il y a quand même un contenu. Je n'arrive pas la veille ou à une heure du plateau. Tout est travaillé. Il y a des réunions, nous choisissons ensemble les thématiques des "Docs du week-end"... Il y a un vrai travail que l'on minimise, et je trouve cela dommage. J'ai été la première femme au sein d'une matinale radio aux côtés de Nikos sur NRJ, on l'oublie, je pense aussi aux interviews que j'ai pu faire sur RFM où j'avais ma propre émission. Je pense que tout le monde ne peut pas se vanter aujourd'hui d'avoir pu interroger Mylène Farmer, Pascal Nègre, France Gall, Albert de Monaco, Phil Collins... Vous l'avez interviewé vous, Phil Collins ?
Non mais j'aurais aimé.
Ah ! Voilà ! Ben moi je l'ai fait ! (Rires) Ce que je veux dire, c'est qu'il faut aussi valoriser le reste. Je suis ravie d'être sur "Danse avec les stars" et "The Voice", je suis heureuse d'être en co-animation et que la chaîne me fasse confiance. Mais je suis un peu lasse que les journalistes médias voient un problème là où moi je n'en vois pas. Je déteste faire ça mais vous m'obligez à me justifier : Mylène Farmer s'est confiée à moi, France Gall aussi, Etienne Daho, Carla Bruni-Sarkozy... Je pense avoir fait mes preuves. Un autre exemple : un mois et demi après mon accouchement, j'étais sur le parquet de "Danse avec les stars", j'ai fini 4ème. Vous qui suivez l'émission, vous savez à quel point il faut travailler pour avancer dans l'émission. Je ne suis pas là par hasard, je bosse. Et j'ai encore plein de choses à dire, à montrer et à faire. Je suis hyper jeune donc il ne faut pas brûler les étapes. Il faut laisser les choses arriver. C'est comme dans la vie de tous les jours : si tu es impatient, les choses ne viennent pas. Fais tes preuves, montre. C'est ce que je fais, depuis 15 ans, à mon rythme, et je pense le faire bien. Après, on ne peut pas plaire à tout le monde. Si on a envie de mettre le doigt sur ce qui ne va pas, on peut. Mais on peut aussi dire tout ce qui a été fait de bien et tout ce que j'ai encore envie de faire. Ca, il faut le dire aussi.
"Le biopic sur Grégory Lemarchal doit rendre hommage au talent immense de Grégory"
Justement, qu'avez-vous envie de faire ?
Plein de choses ! J'ai envie de continuer mon petit bonhomme de chemin. J'aime ce groupe, je suis reconnaissante parce que j'anime de gros barnums, après j'espère pouvoir montrer encore plus d'autres facettes de ma personnalité. Je suis heureuse de défendre des docs avec des valeurs fortes à mes yeux. Aborder la chirurgie plastique pour les enfants n'est pas évident. Nous parlons aussi de maladie, des femmes qui n'arrivent pas à avoir des enfants, des hommes qui aiment les hommes et veulent avoir des enfants... Ce sont des sujets qui me touchent et que je suis fière de pouvoir aborder. A l'animation, ce que je fais me plaît mais je suis ouverte à d'autres choses.
Une émission testimoniale comme celle de Faustine Bollaert par exemple ?
Cela me plaît beaucoup, oui. J'aime beaucoup Faustine, elle a beaucoup de talent. Dans tout ce que j'ai pu faire, notamment les interviews sur RFM, je me suis aperçue que les gens se confiaient. Peut-être parce qu'on sent de la bienveillance et une philosophie de vie positive.
Vous dîtes ne pas être impatiente. N'avez-vous pas la crainte que quelqu'un prenne votre place ?
Qu'est-ce que ça va faire ? Admettons, je pars de votre principe, je suis dans l'inquiétude, dans l'angoisse... Est-ce que cela va changer quelque chose ? Non. Cela ne changera rien. Je fais de la télévision, des publicités, j'ai publié un livre il y a quelques années, j'ai fait de la radio. Je rebondirai parce que je travaille, tout repose là-dessus : le travail.
Certains animateurs vont taper à la porte des dirigeants.
Cela fait partie de leur personnalité. Moi, je ne suis pas comme cela. La direction me connaît. Ils savent ce que je veux faire et je pense que ce n'est pas la peine de taper à leur porte tous les jours pour répéter les mêmes choses. Je leur fais confiance et je pense qu'ils ont confiance en moi.
TF1 a annoncé un biopic sur Grégory Lemarchal. Êtes-vous impliquée dans ce projet ?
Nous sommes tous impliqués dans le sens où l'information était connue au sein de l'association. Et à partir du moment où on peut parler de la cause et donner un gros coup de projecteur sur nos engagements, c'est très bien. Encore une fois, cela nous permet de de mettre en avant l'association, de faire de nouveau des appels aux dons dont on a besoin puisque notamment la rénovation des services de pneumologie coûte beaucoup d'argent. Nous aidons aussi les familles dans ces traitements lourds. La "Maison Grégory Lemarchal" est en cours de construction et accueillera des enfants et des adultes atteints de la mucoviscidose. Au-delà de ça, c'est également un destin hors du commun. Son talent et son humanité ont touchés tous les Français.
Vous pourriez apparaître dans le téléfilm ?
Non. Il n'est vraiment pas question de cela. Le téléfilm doit rendre hommage au talent immense de Grégory.
"Ce n'est pas un souhait de ma part de me retrouver en couverture de la presse people"
Vous dites souvent être pudique mais on vous retrouve régulièrement à la Une de la presse people avec votre mari, vos enfants... Comment l'expliquez-vous ?
Je suis une personnalité publique et, comme toutes les personnalités publiques, la presse people s'intéresse à moi. Un peu plus que les autres, c'est vrai, peut-être parce que le public m'a vu grandir, devenir mère... Ce n'est pas un souhait de ma part de me retrouver en couverture de la presse people, je poste très peu de chose de ma privée sur les réseaux sociaux, en tout cas beaucoup moins que ceux qui la commentent. C'est quelque chose qui ne me fait pas plaisir en tout cas.
Vous attaquez systématiquement ?
Oui. Nous essayons de protéger du mieux possible notre vie privée. Si vous regardez sur les réseaux sociaux, je ne fais pas partie de celles qui montrent leurs enfants ou leur intimité. Je suis pudique, réservée, je protège mon couple. C'est une ligne de conduite que nous tenons depuis plusieurs années. Il y a des choses que nous ne voulons pas partager, qui sont personnelles et qu'on nous vole. Ce n'est pas agréable. C'est le côté pénible.
C'est pour éviter qu'on vous vole que vous accordez des interviews sur votre famille ?
C'est surtout que les journalistes me posent systématiquement des questions là-dessus, même si dès le départ je dis que je n'ai pas envie de parler de ma famille. Je me dévoile peu d'ailleurs. Regardez, vous m'en parlez d'ailleurs. (Sourire)
Selon nos informations, vous avez été approchée cette saison pour refaire de la radio. Pourquoi avoir refusé ?
Si vous pouvez ajouter des jours aux semaines... (Rires) Il y a eu plusieurs propositions, dont une très sérieuse que j'ai dû décliner faute de temps. Je n'ai pas envie de bâcler, de ne pas donner suffisamment de temps à ce que je vais faire. Mais j'aimerais refaire de la radio et je pense que j'en referais. Cela fait partie de ce que j'ai envie de faire, comme de jouer la comédie.