Que retenir de cette année médiatique ? Pour la quatrième saison, puremedias.com propose sa série d'interviews des personnalités du PAF, qui vous livrent leurs coups de coeur et coups de gueule. Au tour de Nadia Daam, chroniqueuse dans "28 Minutes" sur Arte.
La personnalité médiatique de l'année ?
Ne comptez pas sur moi pour répondre Donald Trump, je suis encore dans la phase 1 du processus du deuil: le déni. La vraie personnalité médiatique de l'année, bien malgré elle, c'est une jeune femme, dont on ignore la vraie identité. Elle a été violée par Brock Turner, un étudiant américain qui a seulement écopé d'une peine de 6 mois de prison. Lors de son procès, elle a lu une lettre déchirante et extrêmement bien argumentée pour dénoncer la culture du viol, qui a été partagée par des dizaines de milliers de personnes sur Internet. Je n'ai jamais autant pleuré devant l'écran de mon ordinateur.
La personnalité politique de l'année ?
Angela Merkel. Cette femme, c'est Highlander. Elle est l'une des rares à ne pas avoir disparu du trombinoscope des grands dirigeants internationaux. Et il faut garder en tête la façon dont elle a tenté de sauver la face de l'Europe en accueillant les réfugiés en 2015, puis en 2016.
Le coup médias de l'année ?
Le coup d'éclat d'Houda Benyamina, la réalisatrice de "Divines" sur la scène du festival de Cannes. C'était vraiment jouissif de l'entendre prononcer le mot "clito" devant ce parterre de personnalités engoncées dans leurs noeuds pap' et leurs robes fourreaux. A quand le mot "utérus" prononcé sur la scène des César ?
Le mensonge médiatique de l'année ?
Sputnik & Russia Today, les sites de propagande russes mastodontes de la désinformation.
L'émission TV de l'année ?
C'est pas à la télé, c'est même pas une émission au sens traditionnel du terme : "Les recettes pompettes" de Monsieur Poulpe sur YouTube. Ca me permet d'assouvir une passion secrète : me moquer des gens bourrés en étant moi-même parfaitement sobre.
L'émission radio de l'année ?
La révolution podcast ! Il était temps, la France s'est enfin mise à ce nouveau média qui réenchante nos oreilles et les trajets en métro. Même sur la ligne 13. Sinon, je suis une accro à "Remèdes à la mélancolie" présenté par Eva Bester sur France inter, les dimanches matins.
Le dérapage médias de l'année ?
Cyril Hanouna, pour l'ensemble de son oeuvre. A ce stade, c'est plus un dérapage, c'est du go-fast sur l'autoroute du vide. Il faut absolument lire les articles de Claude Askolovitch sur slate.fr sur le sujet.
Le flop TV/radio de l'année ?
Morandini sur iTELE. Non content d'avoir provoqué la grève la plus longue de l'histoire de la télévision, l'éviction forcée de dizaines de journalistes, il a réussi l'exploit de bricoler des faux duplex avec des faux experts. Incroyable.
Le/la journaliste de l'année ?
Edouard Perrin, le journaliste français jugé pour avoir dévoilé le scandale LuxLeaxs. Il faut lire cette phrase à voix haute pour bien comprendre l'absurdité de la situation.
L'animateur/animatrice de l'année ?
Je suis et je resterai une inconditionnelle de John Oliver, l'animateur de "Last Week Tonight" sur HBO.
La personnalité médiatique qui marquera 2017 ?
Je crois qu'il faut retenir les leçons de l'année 2016 et ne plus trop présumer de rien. Alors, je dirais... Beyoncé (peu de chances de se tromper).