L'hommage aux victimes de "Dropped", "une opération de communication" selon la mère d'une victime

"Koh-Lanta" est de retour. Ce soir, TF1 lance la nouvelle édition de son jeu d'aventure, animé par Denis Brogniart et produit par Adventure Line Productions. Un retour du programme qui a toutefois été décalé de près d'un mois suite à l'accident d'hélicoptères en Argentine sur le tournage de "Dropped", autre jeu de TF1 et ALP, qui a fait dix morts, dont les deux pilotes et les sportifs Camille Muffat, Alexis Vastine et Florence Arthaud. Cinq membres de l'équipe de production ont également péri dans la catastrophe, des personnes qui travaillaient aussi sur "Koh-Lanta".

Ce soir, au cours du premier épisode de cette nouvelle saison de "Koh-Lanta", TF1 et Adventure Line Productions vont rendre hommage aux victimes de la tragédie qui s'est jouée le 9 mars dernier. Mais ce choix déplaît à Bénédicte Mei, la mère de Lucie Mei-Dalby, journaliste décédée dans l'accident. "On ne m'a pas demandé mon avis. Je comprends le principe, mais je déplore la forme : des photos qui défilent devant un écran noir, sans aucun commentaire. C'est une manière très américaine de présenter les choses : on nous montre des gens souriants pendant une minute trente, et puis voilà, 'the show must go on'", explique-t-elle au Parisien / Aujourd'hui en France.

De plus, Bénédicte Mei regrette que cet hommage se contente de la diffusion des photos. "A aucun moment, la production n'a prévu de mentionner l'existence d'une enquête en cours, transformant cet hommage en simple opération de communication", indique la mère de la journaliste. "On continue de nous présenter tout cela comme un jeu, un divertissement qui a mal tourné, alors qu'il s'agit d'une industrie commerciale basée sur la mise en danger des participants", assène Bénédicte Mei.

Par ailleurs, la mère de Bénédicte Mei, qui comme le frère de Florence Arthaud et le père d'Alexis Vastine s'est constituée partie civile, explique avoir discuté avec "le juge argentin chargé du dossier" et qui "est déterminé à faire la lumière sur cette affaire". Et selon les propos du juge rapportés par Bénédicte Mei, "il y a eu un manque de précaution". "Les conditions de tournage étaient difficiles et aucune préparation physique n'a été proposée à l'équipe technique", indique-t-elle, évoquant des textos de sa fille épuisée.