C'était l'invitée inattendue de "L'émission Politique". Jeudi soir, France 2 a proposé à la romancière Christine Angot de faire face à François Fillon pendant dix minutes. Très en colère, celle qui a récemment appelé François Hollande à se représenter, a livré une très violente charge contre le candidat Les Républicains à la présidentielle. "Vous ne vous êtes pas retiré, vous êtes là. Vous savez que si vous êtes élu, on aura un président en qui une large partie de la population n'aura pas confiance, lâche-t-elle dès le début de son intervention. Celui qui a une contravention se demandera pourquoi il doit absolument aller au tribunal de police". Face à elle, François Fillon reste stoïque et ne réagit pas dans un premier temps.
Elle revient ensuite sur l'affaire des costumes offerts à François Fillon, avec un exemple personnel. Elle montre alors l'un de ses bracelets : "Il m'a été offert il y a dix ans par quelqu'un qui se disait mon ami, qui voulait obtenir quelque chose de moi, me corrompre. Sur le moment, je n'ai pas compris, je l'ai accepté comme une imbécile. Puis huit jours plus tard elle me demande d'écrire quelque chose sur son livre qui n'était pas très intéressant, j'ai refusé". Puis elle revient sur l'emploi présumé fictif de son épouse, Penelope Fillon, à "La revue des deux mondes". "C'est choquant, charge-t-elle. C'était tout un symbole cette revue, dédiée à la littérature, l'idée qu'il y a des choses qui ne s'achètent pas, des choses qui comptent plus que l'argent".
Quand David Pujadas lui propose d'écouter la réponse de François Fillon, elle l'interrompt : "Non, ce n'est pas un dialogue". Puis le candidat finit par lui répondre : "De quel droit vous me condamnez ? De quel droit vous estimez que l'emploi de mon épouse était illégal et indécent ?". Christine Angot : "Je ne vous condamne pas, je vous dis ce que je ressens, on est des millions à ressentir ça !". Le ton monte, Fillon estime que ce "n'est pas parce qu'un journal l'a accusé (qu'il) est coupable". Il annonce après avoir "rendu les costumes" controversés : "Je l'ai reconnu, c'était une erreur". Applaudissements du public, David Pujadas s'agace : "On n'est pas dans une arène".
"Vous ne reculez vraiment devant rien, c'est incroyable, s'énerve Angot. Votre parole est malhonnête ! Le coup de Bérégovoy que vous nous avez fait tout à l'heure... Ca, cela ne se passe pas ! Vous nous faites un chantage au suicide ?". Le public réagit, invective Christine Angort, David Pujadas demande le calme : "C'est un débat ici, c'est une enceinte où on débat tranquillement. Pas d'invectives pour les invités !". François Fillon l'attaque alors : "Nous sommes tous les deux mis en examen ici". "Moi c'est parce que j'écris la vérité", lui rétorque-t-elle. Elle finira par quitter le plateau après une confrontation qui aura duré dix minutes. "Vous savez pourquoi ils m'ont fait venir ? Parce que ce que je viens de dire, eux ne peuvent pas le dire", conclut l'invitée surprise. puremedias.com vous propose de voir cet échange si vous l'avez raté.