Sophie Tissier ne désarme pas. Cette intermittente du spectacle s'est faite connaître du grand public le 30 mai dernier pour avoir interrompu en direct l'émission qui l'employait à l'époque, "Touche Pas à mon poste". Lors de son intervention, la jeune femme avait voulu dénoncer une baisse des salaires des intermittents de la chaîne imposée par le groupe Canal+, maison mère de D8. "On nous prend à la gorge, j'ai envie de continuer à travailler avec vous, mais j'ai juste envie de gagner ma vie" avait-elle expliqué à l'époque à un Cyril Hanouna plutôt compatissant.
Quelques jours après ce coup d'éclat, Sophie Tissier avait révélé au site "Arrêt sur Images" avoir été convoquée par la direction de D8. Cette dernière lui aurait alors fait comprendre que "ce genre de comportement n'était pas vraiment acceptable" mais que son dossier allait être réétudié. A l'époque, l'intermittente du spectacle ne devait pas, selon ses dires, quitter la chaîne et pouvait espérer une éventuelle revalorisation de son salaire. Par précaution, la direction de D8 lui avait quand même interdit l'accès aux plateaux de "Touche pas à mon poste" pour les émissions en direct.
Trois mois plus tard, Sophie Tissier affirme que sa situation est radicalement différente de ce qu'on lui avait annoncé. L'intermittente vient ainsi de publier sur internet une pétition intitulée "Touche Pas A Mon Intermittente !". Dans cette dernière, la jeune femme explique avoir finalement été "rayée définitivement des plannings de D8 et Canal Plus, après deux ans et demi de bons et loyaux services". Adressée à la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, mais aussi aux PDG de Canal+ et D8, Bertrand Méheut et Ara Aprikian, cette pétition réclame notamment sa réintégration dans les plannings des deux chaînes. Ce matin, la requête de l'intermittente avait déjà recueilli près de 3.000 signatures de soutien.
Contactée par puremedias.com, D8 s'est refusé à commenter la situation de Sophie Tissier. La chaîne s'est contentée de rappeler que suite à l'acquisition des chaînes Bolloré par Canal+, "le groupe a procédé à une harmonisation des conventions collectives des deux entreprises". La chaîne fait savoir que "cet alignement s'est traduit par des ajustements principalement à la hausse, mais aussi, dans quelques cas limités, à la baisse, de certaines prestations selon les métiers concernés". "Dans tous les cas, affirme D8, les minimas prévus se situent significativement au-dessus des standards du marché, et sont complétés par de nombreux avantages sociaux spécifiques au Groupe Canal+".