Les newsmags font-ils dans la surenchère ? Quelques semaines après un sondage polémique sur les Roms, "Valeurs Actuelles" proposait il y a quinze jours une manchette très controversée stigmatisant l'islam. La couverture de l'hebdomadaire était barrée d'untitre tout en subtilité : "Naturalisés : l'invasion qu'on cache". Ce titre était illustré d'une photo représentant une statue de Marianne voilée. Jugeant le raccourci "inacceptable", Jonathan Hayoun, le président de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), a porté plainte contre Yves de Kerdrel, le directeur de la publication de l'hebdomadaire, pour "provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence raciale ou religieuse".
Cette semaine, "L'Express" agite à son tour le chiffon rouge religieux. Et il est, une nouvelle fois, question d'islam. L'hebdomadaire s'interroge sur "le danger du communautarisme" avec une photo montrant la vitrine d'une boutique vendant des voiles islamiques. Autres accroches choisies pour la Une : "L'escalade de l'islamophobie" et "Le malaise de la gauche".
Dans son édito Christophe Barbier, le directeur de la rédaction du titre, devance les critiques, se défendant de vouloir "mettre de l'huile sur le feu" avec son dossier. "L'Express ne peut se taire quand il voit se lever des tempêtes sur le pays, et celle-ci e est une : dans un islam qui cherche encore sa place en France, dans une République qui ne sait pas bien intégrer ses citoyens musulmans, il y a un danger communautarisme", écrit-il avant de s'inquiéter de "voir l'avenir en vert".
"Oui le communautarisme est un fait minoritaire, limité à quelques lieux et à une phalange d'individus, ajoute-il. Mais, comme un cancer commence par une poignée de cellules viciées, il a besoin de peu de foyers pour être vite menaçant, puis un jour, mortel", écrit Christophe Barbier en appelant les pouvoirs publics à réexpliquer le concept de laïcité car il estime que l'absence de réaction des gouvernants renforce les extrémistes. Christophe Barbier devrait être ce soir sur le plateau de "C à vous" pour expliquer son choix éditorial.