L'audiovisuel public français n'est pas le seul à être actuellement mis à la diète. Alors que Radio France connaît depuis fin novembre une longue grève de protestation contre un plan de départs volontaires, la BBC est elle aussi contrainte de réduire sa masse salariale. Selon l'AFP, l'audiovisuel public britannique va ainsi supprimer près de 450 postes dans sa rédaction, en application d'un plan de "modernisation" visant à s'adapter aux nouveaux usages du public.
"Nous devons remodeler BBC News pour la prochaine décennie de manière à économiser des sommes substantielles", a annoncé la directrice de l'information, Fran Unsworth, dans un communiqué. Le groupe audiovisuel public souhaite notamment dégager des marges de manoeuvre afin d'investir davantage sur le numérique. "La BBC doit s'adapter aux changements dans la manière dont le public nous utilise. Nous devons nous adapter et nous assurer de continuer à être l'organisation médiatique la plus fiable au monde, mais surtout, d'être pertinente pour les personnes que nous ne touchons pas actuellement", a expliqué Fran Unsworth.
La BBC explique devoir économiser 80 millions de livres sterling (95 millions d'euros environ) d'ici 2022. Critiqué par le Premier ministre Boris Johnson, l'audiovisuel britannique doit notamment compenser la suppression de la redevance télé pour les plus de 75 ans à partir de juin. D'un montant de 154,50 livres sterling, soit 178 euros, la redevance est la principale source de revenus de la BBC.
En France, à France Télévisions, 1.000 postes net (2.000 départs pour 1.000 embauches) doivent être supprimés d'ici à 2022. De son côté, la direction de Radio France a annoncé son intention de supprimer 299 postes d'ici 2022, avec à terme la création de 76 emplois. Une annonce qui a entraîné un mouvement de grève ayant perturbé les antennes de la radio publique depuis une cinquantaine de jours. Jeudi dernier, la présidente de Radio France, Sibyle Veil, a finalement répondu positivement à la demande des syndicats de remplacer le plan de départs volontaires initialement prévu par "une rupture conventionnelle collective", à leurs yeux plus avantageux. Les modalités exactes d'un tel changement sont actuellement en cours de discussion entre la direction et les syndicats.