Plus de 50 jours de grève et une possible issue. Jeudi, dans un mail interne adressé aux salariés de Radio France, la présidente Sibyle Veil a voulu jouer l'apaisement dans le cadre du plan d'économies qui agite la Maison ronde depuis plusieurs mois et du plan de départs volontaires qui prévoit la suppression de 299 postes d'ici 2022 et la création de 76 postes à terme. Avec une première concession puisque, pour répondre à la demande de plusieurs syndicats, la responsable propose de remplacer le plan de départs volontaires par "une rupture conventionnelle collective".
"Cette solution, j'y suis favorable parce qu'elle nous permet non seulement de favoriser les départs en retraite dans le total des départs volontaires à faire, mais aussi de continuer à recruter", explique-t-elle en annonçant dans la foulée la suspension du plan de départs volontaires, "le temps de négocier ensemble une rupture conventionnelle collective". Un plan de départs volontaires aurait en effet l'inconvénient de geler le remplacement des postes supprimés jusqu'en 2025.
L'annonce a été favorablement accueillie par les syndicats, qui restent cependant sur leurs gardes. Dans un communiqué, les représentants du Syndicat national des journalistes de Radio France relèvent que le plan contesté est seulement suspendu. "Mais ouvrir une négociation nécessite qu'on veuille la mener à terme. Et cela passe par une diminution importante du nombre de postes supprimés", rappellent-ils. Pour la CFDT, la perspective du recrutement de salariés plus jeunes et donc moins onéreux pour remplacer les départs à la retraite offre de nouvelles pistes d'économies. "Nous espérons donc réduire de manière sensible le nombre de suppressions de postes", souligne Renaud Dalmar (CFDT), auprès du quotidien "Le Monde", en se donnant jusqu'à la fin du mois de mars pour mener les négociations à bien.
Avec cette première concession, Sibyle Veil espère mettre fin au mouvement de grève. "Nos audiences ne se sont pas écroulées lors de la vague d'audience de fin d'année, relève-elle dans son mail. Mais personne n'imagine qu'une grève qui dure ne finira pas par avoir des effets importants sur nos audiences, sur l'image de Radio France et sur la confiance du public, en plus des pertes de recettes", pointe la présidente du groupe radiophonique public.