La rédaction d'iTELE tape du poing sur la table face à Vincent Bolloré. Dans une interview au Monde, Olivier Ravanello, éditorialiste à iTELE et président de la Société des journalistes de Canal+/iTELE, s'inquiète des atteintes à l'indépendance des journalistes au sein du groupe de l'industriel breton.
Le journaliste rappelle notamment les très nombreux refus de sujets dont sont par exemple victimes les journalistes de "Spécial Investigation" depuis l'arrivée de la nouvelle direction. "Le message implicite est clair : on ne touche pas aux pouvoirs, quels qu'ils soient. Au service des sports, la consigne a été ouvertement donnée de ne pas faire de sujet dérangeant pour les clubs, qui sont systématiquement présentés comme des 'partenaires'", résume Olivier Ravanello. Le journaliste plaide pour la signature publique d'une charte de bonne conduite par la direction, "seul moyen" selon lui, "de garantir l'avenir". "Rien ne dit que demain, ce qui se passe sur l'investigation ou le sport ne concernera pas également iTELE", s'inquiète ainsi Olivier Ravanello.
Le représentant des journalistes rappelle que la SDJ avait déjà demandé par le passé de participer à la rédaction d'une charte éditoriale, sans succès. "Nous avons donc pris l'initiative d'écrire une charte, qui a été approuvée par un vote de la rédaction et transmise à la direction. Mais celle-ci n'a, à ce jour, pas donné suite, et s'abrite derrière la création d'un comité d'éthique qu'elle a annoncée, mais dont la composition est contestée", explique Olivier Ravanello.
Jugeant insuffisantes les dispositions de la proposition de loi sur l'indépendance des journalistes en préparation, Olivier Ravanello espère dans l'idéal la création d'une autorité professionnelle indépendante. "L'indépendance ne peut être pleinement garantie par une autorité nommée par le pouvoir politique comme l'est le CSA. Seuls les journalistes peuvent garantir l'indépendance des journalistes et disposer d'un pouvoir de sanction", souligne-t-il.