Elle connaît la difficulté, elle avait animé celui de 2012 avec David Pujadas. Laurence Ferrari est revenue ce jeudi dans les colonnes de L'Express sur la performance de Nathalie Saint-Cricq et Christophe Jakubyszyn à la présentation du débat d'entre-deux-tours entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen sur TF1 et France 2.
La journaliste de CNews précise d'abord que l'exercice "n'est pas une tâche facile" et qu'elle a "une pensée confraternelle" pour les deux journalistes. "Il s'agissait d'un débat extrêmement complexe. Pour en avoir mené un certain nombre moi-même, j'ai pu constater la volonté de la part de Marine Le Pen de ne pas respecter les règles de courtoisie républicaine, qui avaient été négociées auparavant avec l'entourage des candidats", déclare la présentatrice de "Punchline" sur C8, ajoutant que la cheffe du Front national "avait une volonté d'enjamber complètement les journalistes, elle ne les écoutait pas."
Elle poursuit que pour se faire entendre dans ce type de débat, "il faut avoir de l'expérience". "A part monter sur la table, il n'y avait rien à faire ! J'ai eu la chance d'animer celui de 2012 et il faut garder en tête que l'on ne doit pas trop se mettre en avant, parce qu'on n'a pas la position d'intervieweur", assure Laurence Ferrari, soulignant tout de même qu'il "faut aussi se faire respecter et il faut qu'il y ait une force dans le duo". Selon elle, il manquait "à l'évidence" une complicité entre les deux animateurs : "Ils n'avaient pas la complicité que j'ai pu avoir avec Ruth Elkrief, lors du débat à 11 candidats. Ce genre de relation permet d'imposer une force, une autorité."
Enfin, l'ex-animatrice du "Grand 8" convient que le débat entre les deux candidats est "le moins bon depuis le lancement de ce format en 1974", "il était très difficile, heurté, confus, chaotique". "Mais encore une fois, il ne faut absolument pas jeter la pierre aux journalistes", conclut Laurence Ferrari.