Édito
Le jour où j'ai failli vomir sur l'idole des adolescent(e)s : Zac Efron
Publié le 4 septembre 2011 à 13:45
Par Scherer
Je me souviens particulièrement d'un samedi de septembre. L'année dernière. Interview de Zac Efron à Deauville, la routine. Zac et moi, c'est une vieille histoire. Trois red carpet, deux junkets. Jusqu'au moment où...
Zac Efron. Zac Efron.© Abaca
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Ahhhh Deauville... Le seul festival où j'ai fait croire à Paul-Loup Sulitzer que Matt Damon était fan de lui, où j'ai couru à côté de la voiture de George Clooney, où je me suis fait piquer mon sac à main au buffet ptit dej du Normandy. J'avais 16 ans lors de mon premier "Deauville". A l'époque je croyais qu'un autographe d'Astrid Veillon valait de l'or, et que Roland Emmerich était le plus grand réalisateur au monde. Oui, j'ai changé.

Je me souviens particulièrement d'un samedi de septembre. L'année dernière. Interview de Zac Efron à Deauville. La routine. Zac et moi, c'est une vieille histoire. Trois red carpet, deux junkets... On se tomberait presque dans les bras (dans mes rêves mais presque quand même). J'arrive à Deauville. Deux heures à tuer avant mon entretien avec Zaaaaaaac. Tiens, si je me laissais tenter par un bon plateau de fruits de mer ? Palourdes, huîtres, moules, crevettes... Mon estomac bondit de joie. Dire qu'à quelques mètres de là, Zac ne doute pas qu'un drame est en train de se produire.

"J'ai la palourde qui remonte"

14h. Je cuve mes fruits de mer. Oui, j'ai découvert qu'on pouvait cuver ses fruits de mer. J'ai la palourde qui remonte, l'huître au bord des lèvres. Seule sur le sable, l'estomac dans l'eau, je me demande comment je vais tenir trente minutes d'interview avec un ventre qui ne s'est pas encore décidé s'il allait rendre (l'âme) ou pas...

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Putain, 14h30. J'ai l'écume aux lèvres. Je dois y aller. Petit Jésus faites que je ne vomisse pas sur l'icône Disney. C'est péché, non ? Je rampe. Dire que j'ai payé un rein ces traîtres de fruits de mer... Règle numéro un du journalisme : ne jamais ô grand jamais manger des crustacés avant une interview. Petit Jésus, dites moi qu'on apprend bien ça aux apprentis journalistes ?

14h45. Zac vient de passer dans le couloir de la mort où je suis en train d'agoniser. Dieu merci, il ne m'a pas vue, j'avais la tête entre les jambes. J'ai soigneusement choisi ma place : face aux toilettes. Je suis verte. Au sens propre du terme. Je crains que les gargouillis de mon ventre parasitent le son de mon enregistreur.

14h50. Ma tête est au-dessus des toilettes. Du Normandy. La classe. L'attaché de presse me cherche partout. Cons de crustacés.

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15h. Je suis face à Zac Efron. Qui a des renvois. Est-ce qu'on aurait mangé au même resto ? Il s'excuse. Sur l'échelle du glamour, je pense qu'à nous deux, on frôle la perfection. Je ne l'écoute plus. Mon esprit divague... Et si je vomis sur Zac Efron ? Et si je vomis sur la mèche de Zac Efron ? Est-ce que son agent va me plaquer au sol ? Est-ce que les JT américains vont me surnommer "la vomitive journaliste française" ? Est-ce que les fans vont me considérer comme l'ennemi public numéro 1 ? Est-ce que Zac racontera chez David Letterman l'histoire de la journaliste qui lui a vomi sur les genoux, en se tapant sur la cuisse ?

Qu'il est poli ce garçon

15h20. Zac fait comme si mon estomac n'avait jamais émis ce bruit ignoble à mi-chemin entre "L'Exorciste" et l'agonie d'un cochon. Qu'il est poli ce garçon.

15h30. Mon calvaire est terminé. Son agent me fait signe que c'est la dernière question. Je bénis l'agent. Je ne sais absolument pas ce que Zac m'a raconté mais je souris. Je n'ai pas vomi. "A votre avis, où serez-vous dans 10 ans Zac ?". "Peut-être ici avec vous...". Promis Zac. Je repars à Deauville cette année. Je compte éviter les fruits de mer coûte que coûte.

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