La revente en dernier recours. Dans une interview accordée au "New York Times", Jann Wenner, le fondateur de "Rolling Stone", a annoncé la mise en vente du célèbre magazine américain de rock. Le propriétaire de la revue avait lancé le journal en 1967, lorsqu'il était encore un étudiant hippie à l'université de Berkeley. Il a expliqué vouloir céder son titre à une entreprise familiale.
Le magazine, qui fête ses 70 ans, a dû faire face à une longue crise, après la publication d'un article sur un viol présumé en novembre 2014. En effet, le journal a publié une enquête sur une affaire de viol dans l'université de Virginie, qui, après investigations de la police, s'est révélée entièrement fausse. Malgré des excuses publiques du journal, la réputation du magazine a été mise à mal et l'entreprise détenue par Jann Wenner a enregistré de lourdes pertes économiques.
En 2016, le propriétaire du journal américain a cédé 49% du capital du titre de presse à BrandLab Technologies, une start-up de Singapour dédiée à la musique. L'année dernière, pour diminuer les pertes de sa société de médias, Jann Wenner a revendu deux autres de ses journaux, "US Weekly" et "Men's Journal" à American Media, un groupe spécialisé dans l'édition de tabloïds.
Le fondateur de "Rolling Stone" a tout de même fait savoir sa crainte d'un rachat par American Media, qui est détenu par David Pecker, un adepte de la politique de Donald Trump. "On ne peut pas rester seuls quand on veut arriver à un certain niveau d'ambitions", a souligné Jann Wenner, avant de rappeler : "'Rolling Stone' a joué un rôle dans l'histoire contemporaine, socialement, politiquement et culturellement. Nous voulons qu'il reste sur cette position". Le magazine culturel est connu pour être ancré à gauche et pour avoir publié de longues interviews d'anciens présidents démocrates, loin d'une ligne éditoriale proche du président américain actuel.