Nouveau rebondissement dans le dossier LCI. Le Figaro rapporte aujourd'hui que le trio d'hommes d'affaires composé de Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse serait prêt à racheter LCI à TF1 en cas de refus par le CSA de son passage sur la TNT gratuite. Une annonce faite par Louis Dreyfus, le président du directoire du "Monde", propriété du trio BNP.
"Les actionnaires majoritaires du Monde mènent cette réflexion depuis quelques semaines dans l'hypothèse où le CSA déciderait de laisser LCI en payant. Puisque les actionnaires de cette chaîne ont déclaré publiquement leur intention de fermer LCI, les actionnaires du Monde pourraient le cas échéant formaliser une offre de reprise dans un délai court" a ainsi déclaré Louis Dreyfus. Et d'ajouter : "L'ambition des actionnaires (...) est de renforcer l'identité de cette chaîne d'information longtemps pionnière".
Du côté de TF1, on dénonce une manoeuvre inacceptable. "Cette méthode relève d'une tentative inacceptable dont le seul but est de troubler la sérénité du CSA au moment de sa prise de décision" a commenté le groupe audiovisuel, cité par Le Figaro. "Nous n'avons été saisis de rien et nous découvrons avec stupeur les déclarations dans la presse qui en suivent bien d'autres tout aussi étonnantes. Nous ne sommes pas vendeur de LCI et espérons plus que jamais obtenir le passage de la chaîne sur la TNT gratuite" a conclu TF1, remonté.
Il est vrai que cette potentielle offre de reprise peut surprendre. Déficitaire depuis plusieurs années, LCI n'est a priori pas un investissement porteur dans un paysage audiovisuel qui compte déjà deux chaînes d'information gratuites, i-TELE et BFMTV. Il semble en outre que le trio BNP ne soit pas rentré en contact avec les dirigeants de TF1, préférant ainsi faire connaître ses intentions dans la presse. L'annonce de Louis Dreyfus intervient enfin quelques jours après celle faite par les groupes Canal+ et NextRadioTV, propriétaires respectifs de i-TELE et BFMTV.
Dans un courrier envoyé au CSA, ces derniers se sont ainsi engagés à embaucher chacun un tiers des journalistes de LCI en cas de fermeture de la chaîne le 1er janvier prochain. Une manoeuvre visant sans aucun doute à priver TF1 d'un de ses arguments centraux dans ce dossier, celui de l'emploi.