La justice est intervenue. Selon "Le Parisien", le 8 juin dernier, le tribunal judiciaire de Marseille a condamné le youtubeur Nabilflix, de son vrai nom Nabil El Moundi, et l'a interdit de diffuser des vidéos de séances de "sorcellerie" et de "voyance" réalisées par l'influenceuse Carla Moreau. Cette interdiction est "assortie d'une astreinte de 20.000 euros par infraction constatée par commissaire de justice", selon les juges.
Rappel des faits. En 2018, Carla Moreau, ancienne star des "Marseillais" sur W9, avait pratiqué des séances de ce qu'elle appelle de la "magie noire" avec une voyante. Elle se serait adonnée à cette pratique afin de nuire à plusieurs candidats de la télé-réalité dont elle faisait partie, mais également pour empêcher que son compagnon ne la trompe. Ayant récupéré des extraits audio et vidéo de ces séances, Nabilflix a mis en ligne des images compromettantes de Carla Moreau.
Elle a ainsi déposé plainte contre sa voyante Danaé Roux Custode et le youtubeur, qui traite d'affaires de starlettes sur la plateforme de vidéo. Carla Moreau a accusé ces deux personnes de "chantage, abus de faiblesse, extorsion de fonds, faux et usages de faux". Le parquet de Marseille avait alors ouvert une enquête préliminaire.
Mais selon le quotidien francilien, en avril 2021, l'ancien visage de W9 était entré en contact avec sa médium et Nabilflix pour qu'ils ne révèlent pas des images liées à ses séances de sorcellerie. Carla Moreau avait accepté de payer 12.000 euros par mois à Danaé Roux et 20.000 euros à la société N § N Industry, détenue par Nabilflix, pour empêcher la diffusion de ces contenus. En octobre 2022, la jeune femme a mis un terme à cet accord, qui avait été rédigé par quatre avocats, après avoir déjà versé des centaines de milliers d'euros.
Ainsi, dans le jugement que "Le Parisien" a pu consulter, la justice a rappelé que "chacun a droit au respect de sa vie", "personnalité publique ou non" : "La captation d'images ou de données personnelles d'une personne, sans son consentement et leur diffusion sans l'accord de l'intéressé n'est pas permis". C'est pour cette raison que le tribunal judiciaire de Marseille a décidé d'interdire la diffusion de toutes données liées à ces séances, ajoutant une "astreinte de 20.000 euros par infraction constatée par commissaire de justice".
En revanche, le tribunal n'a pas décidé d'élargir l'interdiction à "tout élément relatif à la vie privée" de Carla Moreau par le youtubeur, considérant que cette requête était "trop imprécise" et "trop vague" pour porter "atteinte aux droits et libertés individuelles". Elle n'a par ailleurs pas eu l'autorisation par la justice de récupérer l'ensemble des images détenues par Nabilflix.