"L'alchimiste" a préparé ses décoctions. Hier, dans un communiqué, le Conseil supérieur de l'audiovisuel a dévoilé les nouveaux temps d'antenne pour les législatives attribués aux partis qui n'étaient pas représentés dans l'Assemblée nationale sortante. Alors que tous ces mouvements s'étaient vu attribuer le forfait minimum prévu par la loi (12 minutes), elles ont finalement vu leur temps d'antenne rehaussé.
Premier bénéficiaire : La République en marche (LRM). La formation de la majorité présidentielle s'est ainsi vu attribuer une heure supplémentaire, avec dans le détail 35 minutes pour le premier tour et 25 minutes pour le second, soit le maximum autorisé. LRM disposera finalement pour la campagne des législatives de 1h12 pour diffuser ses clips officiels de campagne sur les antennes du service public.
Le mouvement d'Emmanuel Macron n'est pas le seul à bénéficier d'une augmentation de son temps d'antenne. Le FN bénéficiera ainsi de 31'30 supplémentaires pour le premier tour et de 22'30 pour le second tour. En tout, le parti de Marine Le Pen disposera de 1h06 d'antenne pour diffuser ses clips. Autre formation jouissant de cette révision des temps d'antenne, La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon. Le groupement politique pourra compter sur 42 minutes de plus. Finalement, "La France insoumise" aura ainsi 54 minutes de temps d'antenne. Quant aux autres formations dans le même cas, comme l'UPR de François Asselineau, Lutte Ouvrière, Europe Ecologie les Verts ou Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan, toutes ont reçu 12 minutes supplémentaires de temps d'antenne, portant ainsi leur total à 24 minutes chacune.
Mercredi, le Conseil constitutionnel avait déclaré inconstitutionnelles les dispositions du code électoral organisant jusque-là la répartition du temps d'antenne. Les Sages de la rue Montpensier donnaient ainsi raison à La République en marche qui les avait contestées en soulevant une question prioritaire de constitutionnalité.
Après la publication de la décision du Conseil constitutionnel, le CSA avait suspendu mercredi la diffusion des clips de campagne jusqu'à samedi. Pour définir les nouveaux temps d'antenne, les Sages de l'audiovisuel se sont fondés sur deux critères définis par le Conseil constitutionnel : le nombre de candidats présentés aux législatives et les résultats des formations aux précédentes élections, particulièrement lors de la récente présidentielle. Ces nouveaux critères devront désormais être gravés dans le marbre de la loi par la prochaine Assemblée nationale élue.