Moins d'investissement de la part des télévisions. Selon le bilan dévoilé ce lundi par le Centre national de la cinématographie et de l'image animée, que "Le Monde" a pu se procurer, les chaînes de télévision ont moins financé les films français, c'est-à-dire produits à 100% français ou en co-productions majoritairement françaises, lors de l'année 2018.
Malgré une hausse notable de productions hexagonales, le budget total accordé aux films d'initiative français atteint 956,9 millions d'euros, soit une baisse de 12% par rapport à 2017. Par ailleurs, le prix moyen d'un film a reculé de 17,7% en 2018, pour atteindre 4,04 millions d'euros. Cependant, ce devis moyen reste deux fois supérieur à celui des autres productions européennes. Ce sont principalement les films qui ont coûté le plus cher (soi ptlus de 7 millions d'euros) qui ont vu leur nombre baisser par rapport à 2017. En revanche, les longs-métrages entre 4 et 7 millions d'euros de budget et les oeuvres coûtant moins de 1 million d'euros ont connu une hausse de production.
Ainsi, si les chaînes de télévision restent les principales sources de financement du septième art (28,6%), elles ont moins financé le milieu en 2018. Par exemple, Canal+, dont les investissements sont liés à son chiffre d'affaires, a rétréci son financement de 22,5% sur un an. La structure de financement des films français s'est donc modifiée : derrière les chaînes de télévision, ce sont les producteurs qui financent le plus les longs-métrages d'initiative français (23,8%), suivis des mandats de ventes internationales et de distribution (15,2%), les crédits d'impôts (11,6%) et les aides publiques (10,7% de l'ensemble du budget). Le reste du budget est complété par les sociétés de financement de l'industrie cinématographique et de l'audiovisuel et les financements étrangers.
En 2018, le nombre de productions françaises a atteint son plus haut résultat depuis dix ans. 237 films d'initiative française ont été produits, un chiffre bien supérieur aux voisins européens tels que l'Espagne (200 films), l'Allemagne (190) et le Royaume-Uni. Toutefois, l'Hexagone reste bien loin de l'Inde (entre 1.000 et 1.500 films), les Etats-Unis (650-700), la Chine (500-600) et le Japon (500). Le CNC révèle également que les films français représentent 39,3% des entrées en 2018.