Fleur Pellerin et Mathieu Gallet vont l'un et l'autre écumer cet été les festivals, mais ils ne passeront pas leurs vacances ensemble. Près de trois mois après la fin du mois de grève à Radio France, qui a exposé leurs divergences au grand jour, les relations sont toujours tendues entre la ministre de la Culture et de la Communication et le patron de Radio France.
Ce midi, lors d'un déjeuner avec l'association des journalistes médias auquel puremedias.com assistait, la ministre a salué le bilan de Rémy Pflimlin, qui quitte fin août la direction de France Télévisions et celui de Rodolphe Belmer, tout juste débarqué de la direction du groupe Canal+. En revanche, elle s'est montrée très sévère avec le dirigeant des radios publiques.
Interrogée sur les conséquences du long conflit social et sur la légitimité à la tête de Radio France de l'ancien patron de l'INA, la ministre a ostensiblement esquivé la question, bottant en touche et se montrant presque cassante. "Je regarde l'intérêt général et du service public", a-t-elle lâché pour expliquer son travail au quotidien avec la direction de Radio France. Ambiance...
Fleur Pellerin s'est félicitée de la "reprise du dialogue social" depuis la nomination d'un médiateur, évoquant des "syndicats traumatisés" par le conflit. Elle a indiqué que le contrat d'objectif et de moyens (le COM) du groupe public ne serait finalement pas signé avant la trêve estivale. "Le dialogue est ouvert, j'ai fait ma partie du chemin maintenant j'attends les propositions", a-t-elle expliqué, refusant de prononcer le mot "confiance" pour évoquer ses discussions avec ce dirigeant, qu'elle n'a pas revu depuis la fin du conflit, le 15 avril dernier.
"Le dialogue social est difficile après une rupture aussi forte mais je préfère qu'on signe un bon COM, même si ça prend un peu plus de temps", a-t-elle précisé, reconnaissant que "l'équation financière" du groupe "posait problème". Fleur Pellerin a rappelé avoir débloqué 80 millions d'euros pour financer les travaux de la Maison de la radio pour que "le personnel ne paye pas pour la dérive budgétaire du chantier".