Tout le monde a un avis sur la nouvelle formule du "Grand Journal de Canal+", animé depuis lundi par Antoine de Caunes. La première semaine de diffusion - sans la concurrence de "C à vous" sur France 5 et "Touche pas à mon poste" sur D8, de retour lundi - a été un joli succès pour la chaîne cryptée avec 1,5 million de téléspectateurs en moyenne pour la première partie, soit 9% du public. La deuxième partie, elle, affiche une moyenne de 1,4 million de fidèles et un peu moins de 7% des 4 ans et plus.
Mais si certains accrochent à ce nouveau "Grand Journal de Canal+", d'autres sont plus sceptiques. Parmi eux, nos confrères de Libération. Dans ses éditions d'hier et d'aujourd'hui, le quotidien étrille l'émission de Canal+. "La déception face au Grand Journal version De Caunes est proportionnelle aux attentes suscitées par le retour au bercail du Pine d'huître prodigue. (...) On allait voir ce qu'on allait voir : de la fantaisie, de la bienveillance, du late-show à l'américaine, plus de temps laissé à l'invité, moins de saucissonnage, moins de bruit, un plateau à taille humaine. Et lundi, caramba : déjà raté" jugeait Libération hier.
Du séquençage "désarticulé, mal réglé" à "un De Caunes mal à l'aise, engoncé dans le costume d'un autre, comme bouffé par la machine Grand Journal", tout y passait. Et rebelote ce samedi, dans le "bourre-paf" de Raphaël Garrigos et Isabelle Roberts, intitulé "Pine d'huître, il a pas de Grand Journal". Les Garriberts débutent par... des félicitations pour Antoine de Caunes. "Recueillir sitôt le premier numéro du Grand Journal une telle dégelée, c'était inespéré. (...) Il a bien réussi son coup, le bougre. Oui, réussi. Ah, parce que vous n'aviez pas compris ? Mais enfin, c'était un canular, voyons. Un immense gag, une impitoyable satire. On voit bien, à votre air idiot, que vous y avez cru, au Grand Journal tout pourri version de Caunes. C'était pourtant un peu gros" ironisent-ils.
"Pour parfaire sa farce en forme de critique autoparodique et acrimedienne d'un dévoiement de la politique par l'entertainment, De Caunes a ajouté pas moins de trois autres chroniqueurs spécialistes de la chose : Hélène Jouan, Karim Rissouli et... Jeannette Bougrab ! Oui, l'ex-ministre UMP Jeannette Bougrab, dont l'apport à l'émission, au mieux confus, au pire inutile, illustre à merveille la charge d'Antoine de Caunes contre la peoplisation du politique" continuent nos confrères, pointant du doigt les invités et les promesses non-tenues d'Antoine de Caunes, trop proche selon eux du style Denisot. Les pastilles humoristiques, "Pendant ce temps" et "Les Tutos", ne trouvent pas non plus grâce aux yeux du quotidien. Même les bonnes vannes de l'animateur tombent à l'eau selon eux, plombées par "une réalisation brouillonne et un faux rythme laissant des blancs à l'antenne". Reste à savoir si les modifications à venir, annoncées par Antoine de Caunes, trouveront grâce aux yeux de Libération.