Il réclamait plus de 200.000 euros d'indemnités. Selon "L'Expansion", Alexandre Hervaud, ancien chef de service à "Libération.fr", a perdu son procès aux prud'hommes contre le quotidien. Pour rappel, en février 2019, une dizaine de personnes, principalement des femmes, ont relaté le cyberharcèlement qu'auraient exercé il y a une dizaine d'années des membres de la "Ligue du Lol", du nom d'un groupe Facebook privé créé par le journaliste Vincent Glad. A la suite de la révélation de cette affaire, plusieurs personnes liées à cette polémique ont été licenciées ou non reconduits au sein de leur entreprise. Parmi eux, Alexandre Hervaud avait été mis à pied à titre conservatoire, avant d'être licencié après une enquête interne de la direction du quotidien. Celui-ci avait alors saisi les prud'hommes afin de réclamer la nullité de son licenciement et 224.000 euros d'indemnités.
Sur Twitter, Alexandre Hervaud a fait savoir ce vendredi qu'il faisait appel de la décision. "Ce 5 novembre 2020, le Conseil des prud'hommes (CPH) de Paris a rendu sa décision dans l'affaire qui m'oppose à mon ancien employeur 'Libération', le journal à l'origine de l'affaire dite de la Ligue du Lol, qui a causé la perte de mon emploi en 2019 après un emballement médiatique d'une rare violence", a écrit le journaliste dans un communiqué publié sur le réseau social.
"Malgré leur crédibilité, mes arguments n'ont pas été entendus par le CPH qui a débouté mes demandes, tout comme celles de 'Libération'. Les motivations d'une telle décision ne m'ont pas encore été communiquées, mais je suis d'ores et déjà déterminé à plaider ma cause devant la Cour d'appel", a déclaré Alexandre Hervaud. Et de poursuivre : "Alors qu'aucune faute ne m'a été reprochée dans le cadre de mon travail (...), une cabale calomnieuse sur Twitter, puis l'écho médiatique qu'elle a reçu grâce à 'Libération', ont suffi à motiver mon licenciement". L'ex-chef de service du site du quotidien estime que si la décision "devait être confirmée", elle "pourrait avoir de graves conséquences pour les journalistes toujours plus exposés sur les réseaux sociaux" et "de manière plus large pour tous les salariés livrés à la vindicte populaire".