La scène, diffusée ce matin sur BFMTV , fait froid dans le dos. Le couvre-feu battait son plein, jeudi soir dès 19 heures dans le périmètre du centre-ville de Fort-de-France, la caméra des deux journalistes dépêchés sur place par la chaîne d'information, accompagnés par deux autres journalistes de l'AFP et de l'agence Abaca, captait les images d'un barrage bloquant la route, quand soudain deux hommes à moto les repèrent et s'approchent d'eux. "À une vingtaine de mètres, ils sortent une arme et visent le véhicule", commente la voix-off.
Les journalistes montent dans leur voiture, la démarre, et s'empressent de quitter les lieux. "Go go go go, go !", insiste l'un d'eux. On distingue à l'oreille le bruit causé par trois tirs. "Va vers le feu, le feu, le feu", indique-t-il à la conductrice, qui parvient finalement à reculer pour échapper aux tireurs. "Bien heureusement, aucun impact ne touche le véhicule", conclut la voix-off. "Inacceptable ! De tout coeur avec les équipes de BFMTV et RMC Sport qui faisaient leur travail indispensable d'information", a réagi, ce matin sur Twitter, Marc-Olivier Fogiel, le directeur général de BFMTV. Le groupe Altice Media a fait savoir, dans un communiqué, qu'il "engagera les poursuites judiciaires appropriées".
La Martinique se heurte depuis le lundi 22 novembre à une grève générale contre le pass sanitaire et l'obligation vaccinale des soignants. Plusieurs communes ont été le théâtre de violences virant, par endroits, à l'émeute. "Des groupes d'individus ont commis des dégradations et installé des barrages. Des violences ont eu lieu à l'encontre des forces de sécurité et de la population", écrivait hier sur Twitter Stanislas Cazelles, préfet de la Martinique pour justifier l'utilité du couvre-feu (19h-5h), instauré "jusqu'au retour au calme" dans le département d'outre-mer. Ce matin encore, un policier, membre de la police judiciaire, a été blessé au bras par des tirs provenant d'un barrage érigé à Fort-de-France, rapporte l'AFP.