Il est un habitué des coups de gueule. Depuis sa célèbre colère en janvier 2012 suite à l'absence de reconnaissance des César pour "L'Ordre et la morale", Mathieu Kassovitz fait autant parler de lui pour ses films que pour ses coups de gueule. En ligne de mire : le cinéma français. Le réalisateur a ainsi dénoncé une "partouze artistico-commerciale" avant de pointer du doigt l'omniprésence dans le cinéma populaire d'acteurs "bons en promo".
Puis, en début d'année, en pleine polémique sur le salaire des acteurs Français, Mathieu Kassovitz annonçait son intention de ne plus faire de films dans l'Hexagone. "Je suis en train d'essayer de dégager de ce pays (...) Créativement parlant, j'ai du mal à continuer à travailler dans un pays qui a enfermé le cinéma dans une espèce de copie conforme d'un modèle américain" regrettait-il sur le plateau de "La Nouvelle Edition" de Canal+... avant de faire marche-arrière !
"Je ne pars pas, je cherche du boulot" corrigeait-il le lendemain sur Europe 1. "J'ai envie de bouger de France pour aller chercher créativement des choses que je ne trouve pas ici. Dans le contexte actuel du cinéma français, j'ai envie d'aller chercher la création ailleurs. J'ai besoin d'un cinéma qui me tire vers le haut, je ne le trouve pas en France" ajoutait-il. Et trois mois après ces déclarations, Mathieu Kassovitz n'en démord pas, comme il l'explique dans un entretien au quotidien britannique The Guardian.
"La France n'est pas très passionnante en ce qui concerne les films. Je ne la trouve pas super sexy. Je ne me sens pas challengé par les autres réalisateurs et j'ai besoin d'être challengé !" déclare celui qui avoue être "très prétentieux". "J'aime mon métier, j'aime mes films et je veux être étonné, je veux être stupéfait, je veux prendre une foutue claque en travers de la figure quand je vois un film. Je ne veux pas m'ennuyer" se justifie Mathieu Kassovitz.
Et face à ce constat, le réalisateur blâme... les politiques ! "Je ne suis plus très fier d'être Français. Je l'étais lorsque j'ai fait La Haine, mais plus personne ne se bat aujourd'hui. Plus personne ne descend dans la rue pour réclamer ce qu'il veut ! Tout le monde est mou. Et ce n'est pas bon car lorsqu'ils vont se réveiller, ça va partir dans certains extrêmes dont nous ne voulons pas. Je pense que la France y va et je n'aime pas ça. Ce n'est pas ce que nous étions" regrette-t-il.