Vingt-quatre heures après son vif échange avecMarine Le Pen, l'animateur de la matinale de France Inter, Patrick Cohen, a tenu ce matin à exercer un droit de suite. Dans le"7h43", il est ainsi revenu sur les affirmations faites la veille par la leader du Front national, séquences d'archives à l'appui.
Hier, la conversation entre le journaliste et la responsable politique s'était tendue à l'évocation de la position du Front National vis à vis de Nelson Mandela et de l'Apartheid. Marine Le Pen avait ainsi affirmé que "Jean-Marie Le Pen a toujours condamné l'Apartheid et que Nelson Mandela voulait rencontrer Jean-Marie Le Pen". Faux avait alors rétorqué Patrick Cohen qui, ce matin, a tenu à en apporter la preuve en diffusant deux extraits de l'ancienne émission d'Antenne 2, "L'Heure de vérité".
Dans le premier datant d'octobre 1985, on entend Jean-Marie Le Pen expliquer qu'on ne résoudra pas "le problème en Afrique du Sud" en "permettant simplement aux noirs de voter dans les mêmes urnes que les blancs". Dans le second extrait de 1990, Jean-Marie Le Pen confie que la libération récente de Nelson Mandela ne l'a "ni ému, ni ravi", expliquant qu'il ressent toujours "une espèce de méfiance à l'égard des terroristes". Et Patrick Cohen de rappeler que dans ce dernier extrait, on aperçoit au premier rang, dans le public, une jeune fille blonde inconnue à l'époque : Marine Le Pen.
Mais ce n'était pas fini. Dans son "édito politique" de 7h45, Thomas Legrand a, à son tour, exercé un droit de suite. L'éditorialiste de la matinale a cette fois attaqué des déclarations de Marine Le Pen faites hier un peu après celles sur Nelson Mandela. La leader du Front national avait dénoncé la croyance quasi-générale des médias en 2003 en la possession par Saddam Hussein, d'armes de destruction massive. Evoquant cette sortie, Thomas Legrand a affirmé que "nous avons là la démonstration éclatante de la capacité de Marine Le Pen à dire absolument n'importe quoi afin de discréditer l'intervieweur".
Rappelant qu'à l'époque, il n'y avait "bien sûr pas d'unanimité" en France sur la question, l'éditorialiste a évoqué la position officielle des autorités françaises dans ce dossier : rien ne prouve la présence d'armes de destruction massive en Irak. Une prise de position contraire à celle des Etats-Unis qui a été selon lui largement relayée par les médias à l'époque. Conclusion sans appel de Thomas Legrand : "Marine Le Pen a donc tout faux de A à Z et son emportement masquait mal la gêne". Ambiance.