Il ne veut pas se ruiner dans le football. Ce vendredi, Maxime Saada, le président du directoire du groupe Canal+, a accordé une interview au journal "Les Echos". Dans celle-ci, il est notamment revenu sur le conflit opposant Mediapro à la Ligue de football professionnel. Le groupe sino-espagnol, qui détient 80% des droits télés de la Ligue 1 et ceux de la Ligue 2, a souhaité revoir son contrat avec la LFP, officiellement pour cause de crise sanitaire.
Pour sa part, le patron de la chaîne cryptée n'est pas prêt à investir plus dans le football français si cela met en péril le modèle économique de son groupe. "L'arrivée de Téléfoot (chaîne française du groupe Mediapro, ndlr) ne nous a pratiquement pas fait perdre d'abonnés lors de cette rentrée. Nous enregistrons même, pour la première fois depuis longtemps, une croissance de notre parc d'abonnés en France grâce au travail de Frank Cadoret", a annoncé Maxime Saada. Et de rappeler qu'il a "réinvesti une large partie des sommes initialement consacrées à l'appel d'offres de Ligue 1" : "Nous avons racheté un lot clé de cette compétition à beIN avec lequel nous avons également signé un accord de distribution exclusif".
"Nous avons investi dans Disney+ et dans la Ligue des champions qui reviendra chez nous la saison prochaine, avec, pour la première fois, les deux plus belles affiches de chaque journée. Elle viendra compléter une offre sport riche de Ligue 1, de Top 14, de Formule 1, de Moto GP, etc.", a poursuivi Maxime Saada, avant de souligner : "Cette stratégie fonctionne et il n'est pas question de faire plonger Canal+ dans le rouge en réinvestissant à perte dans le football".
Par ailleurs, le dirigeant français a confié être "très inquiet pour le foot français" et a estimé que "la situation de Téléfoot n'a rien à voir avec la crise sanitaire". "Il ne faudrait pas que cette situation d'absence de paiement des droits TV dure trop longtemps, cela risquerait d'abîmer l'image, la qualité, et in fine la valeur de la Ligue 1", a jugé Maxime Saada. Et de glisser : "On observe par ailleurs une véritable explosion du piratage depuis le lancement de Téléfoot... Quand des mauvaises habitudes se prennent, il est très difficile de revenir en arrière".