Jean-Luc Mélenchon a définitivement une dent contre la matinale de France Inter. En marge d'une interview au long cours donnée cette semaine à Society, le leader de la France Insoumise a notamment donné son avis sur l'émission de Patrick Cohen et sur ce qu'il appelle la "classe médiatique".
"Ce sont toujours les mêmes qui sont sur mon dos", a-t-il commencé par expliquer, avant de citer pêle-mêle Jean-Michel Aphatie, Patrick Cohen et David Pujadas, les "permanents de l'embrouille" du "prétendument service public". "Je les connais tous un par un. Des sociaux-libéraux. La matinale de France Inter, c'est une caricature : trois béni-oui-oui du 'oui à l'Europe qui nous protège' avec Cohen, Legrand (Thomas Legrand, l'éditorialiste politique de la matinale, ndlr) et Guetta (Bernard Guetta, éditorialiste sur la politique internationale, ndlr). Pour un oui ou un non, vous avez droit à une tartine beurrée à la gloire de la commission européenne", a estimé Jean-Luc Mélenchon.
L'ancien conseiller général, sénateur, ministre et député européen a ensuite qualifié les trois hommes de "repentis de l'extrême-gauche qui bourrent les crânes avec bonne conscience". "C'est d'ailleurs pour ça qu'ils sont là, sinon ils en mettraient d'autres", a-t-il estimé. Et le héraut du "bruit et de la fureur" de confesser un peu plus loin sa lassitude de la confrontation : "Moi, je n'ai pas mis les pieds à la matinale de France Inter depuis 2014. Je n'ai pas envie d'aller m'y faire déchiqueter. Eux crient au crime de lèse-majesté. Mais j'en ai ras-le-bol de ces interviews pugilat où l'un m'attrape par les cheveux et l'autre me tire par les oreilles".
Jean-Luc Mélenchon a ensuite poursuivi son analyse en évoquant les médias en général. "Mon analyse de la classe médiatique n'a pas changé. C'est un élément central du système qu'il faut détruire", a-t-il résumé. Et d'expliquer le pivotement de sa stratégie dans ce domaine : "On ne peut y arriver frontalement. Il faut d'abord instaurer un rapport de force. D'où l'idée de contourner le système médiatique officiel (...) Donc, au lieu de mener une bataille frontale au coup par coup, on est passé à une action globale de débordement", a poursuivi celui qui a largement misé sur les réseaux sociaux pour sa communication durant la campagne présidentielle.