"Je n'ai jamais prétendu incarner autre chose que mon point de vue". C'est en ces termes qu'en octobre 2020, Eric Zemmour s'était justifié face à Christine Kelly sur CNews, deux jours après avoir déclenché une polémique pour ses propos sur les mineurs isolés. Le parquet de Paris avait ouvert une enquête pour "provocation à la haine raciale" et "injures publiques à caractère raciste" après que celui qui n'était pas encore candidat à l'élection présidentielle avait déclaré dans "Face à l'info" : "Ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs, c'est tout ce qu'ils sont".
Le procès s'était tenu le 17 novembre dernier devant le tribunal correctionnel de Paris en l'absence d'Eric Zemmour et c'est une nouvelle fois en l'absence du principal intéressé que le jugement a été rendu ce lundi. L'ancien polémiste a été condamné à 10.000 euros d'amende pour provocation à la haine raciale. Le directeur de la publication de CNews Jean-Christophe Thiery a également été condamné à une amende de 3.000 euros pour complicité de provocation à la haine raciale. L'avocat d'Eric Zemmour, Olivier Pardo, a annoncé son intention de faire appel.
Dans la foulée du jugement, Eric Zemmour a réagi dans un communiqué publié sur son compte Twitter pour dénoncer "une condamnation idéologique et stupide". "La justice parle de 'haine raciale' alors que ces immigrés ne constituent en aucune manière une ethnie, et encore moins une race. Il est donc impossible d'être 'raciste' à leur égard", estime Eric Zemmour, qui souligne qu'"une dizaine d'associations antiracistes et une vingtaine de conseils départementaux, essentiellement de gauche, se sont constitués partie civile à moins de trois mois de l'élection présidentielle". "Le tribunal s'est empressé de satisfaire à leurs caprices", déplore le candidat. Par le passé, le patron du mouvement Reconquête ! a déjà été condamné à deux reprises pour provocation à la haine.
D'autres rendez-vous en justice attendent l'homme politique. Il doit être jugé en appel jeudi pour contestation de crime contre l'humanité après ses propos sur le maréchal Pétain qui, selon lui, aurait "sauvé" les juifs français pendant la guerre. Des propos soutenus sur CNews en octobre 2019 pour lesquels il avait été relaxé en février 2021. Dans ce dossier, l'avocat d'Eric Zemmour va demander un renvoi pour ne pas interférer avec l'élection présidentielle.
Le 27 janvier prochain, l'ancien maillon fort de CNews devra cette fois s'expliquer devant la justice pour "contrefaçon du droit d'auteur" après la mise en ligne de son clip d'annonce de candidature fin novembre. Des ayants-droits dénoncent l'utilisation frauduleuse de certaines images présentes dans ce clip à l'image d'un extrait du film "Jeanne d'Arc" réalisé par Luc Besson. Enfin, en mai 2023, Eric Zemmour sera jugé pour diffamation aggravée pour des propos sur les mouvements féministes et LGBT tenus en 2019.