Eric Zemmour de nouveau visé par la justice. Mardi soir, dans "Face à l'info" sur CNews, celui-ci a donné son avis sur la question des mineurs isolés, quelques jours après l'attaque qui a visé les anciens locaux de "Charlie Hebdo" à Paris et qui a fait deux blessés. L'occasion pour le polémiste de qualifier ces mineurs de "voleurs", d'"assassins" et de "violeurs". Si Christine Kelly a tenté de le raisonner, en vain, la séquence a fait le tour des réseaux sociaux et provoqué la polémique.
Après SOS Racisme qui a annoncé porter plainte, après Elisabeth Moreno, ministre chargée de "l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances" qui a demandé à la DILCRA (Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT) de saisir le procureur de la République, une enquête a finalement été ouverte ce jour par le parquet de Paris pour "provocation à la haine raciale" et "injures publiques à caractère raciste". Une annonce qui intervient moins d'une semaine après que Eric Zemmour a été condamné à 10.000 euros d'amende pour injure et provocation à la haine suite aux propos tenus lors de la Convention de la droite en septembre 2019, diffusés en direct et en intégralité sur LCI.
Dans le même temps, la Société des rédacteurs (SDR) de CNews et la Société des journalistes (SDJ) du "Figaro", les deux médias qui emploient Eric Zemmour, ont condamné les propos tenus à l'antenne. La SDR de la chaîne info du groupe Canal+, a appelé à ne pas boycotter CNews, alors qu'un hashtag en ce sens fleurissait sur les réseaux sociaux. "Boycotter notre chaîne, c'est boycotter le travail d'une rédaction qui ne se résume pas à la pensée d'un seul homme, peut-on lire dans le communiqué. Eric Zemmour dispose de cinq heures d'antenne par semaine. Nous, les journalistes de CNews, en assurons 120".
Sollicité par la SDJ du "Figaro", Alexis Brézet, le directeur des rédactions, affirme que "la direction a fermement fait savoir à Eric Zemmour que le respect de la Charte de journalistes du 'Figaro' s'imposait à tous les membres de la rédaction, y compris lorsqu'ils s'expriment en-dehors des colonnes du journal. Elle rappelle que l'attachement viscéral du 'Figaro' à la liberté d'expression s'accompagne du respect des lois qui la régissent et d'un refus des provocations dont le seul résultat est d'hystériser le débat public déjà fortement abîmé".