
Un début de règne douloureux. Le sacre d'Angélique Angarni-Filopon au concours Miss France, le 14 décembre dernier, a été suivi de moments compliqués pour la Martiniquaise de 34 ans, cible de violentes attaques aux relents racistes sur son physique, déversées sur les réseaux sociaux. À tel point que la Société Miss France a été contrainte de réagir. "Ces commentaires injurieux n’ont pas leur place dans notre concours, pas plus que dans notre société et seront tous signalés aux autorités compétentes. Le harcèlement et cyber harcèlement sont punis par la loi", avait écrit le comité dans un post publié sur Instagram. La concernée est revenue sur cette vague de haine, alors qu'elle était filmée par les caméras de "50' inside" pendant son voyage d’intégration au Canada, en compagnie d'anciennes reines de beauté.
"Mon seul tort c’est d’avoir une couleur de peau qui ne plaît pas. En fait c’est violent parce qu’au-delà de la couleur de peau...", a avancé l'ex-hôtesse de l'air, avant de s'interrompre, prise par l'émotion. Elle a néanmoins voulu poursuivre, tout en essuyant ses larmes : "Toute ma vie j’ai voulu montrer aux gens que j’étais quelqu’un de bien, que je suis quelqu’un de gentil". Angélique Angarni-Filopon a ensuite évoqué certains des messages virulents qu'elle recevait en ligne. "J’ai lu des 'elle ressemble à un homme', 'elle ressemble à un singe'... des trucs tellement violents. Je suis dans cette bataille à me dire que je sais qu’ils n’ont pas raison mais ça fait tellement mal", a-t-elle avoué face aux caméras de TF1, la voix tremblante. Les mots rassurants de ses prédécesseures, Alicia Aylies et Maëva Coucke en tête, ont cependant mis du baume au coeur à celle qui affirmait sur le plateau de "Quelle époque !" que les Miss prenaient "cher" de manière générale. "Qu’ils le veuillent ou non, tu es Miss France ! C’est toi et personne d’autre", lui a indiqué la première lors de cette séquence, conclue par un câlin général.
Depuis son couronnement, Angélique Angarni-Filopon a également fait l'objet de nombreuses critiques sur son âge. À 34 ans, elle est en effet la première trentenaire à avoir été élue Miss France, à la faveur de la levée d'un âge maximum pour se présenter au concours. Son refus de répondre à une question sur "Charlie Hebdo" lui avait également valu des semonces acerbes de la part de certains qui ne comprenaient pas sa position en retrait sur les attentats de janvier 2015. Face à la gronde des réseaux sociaux, elle avait souhaité s'expliquer et clarifier ses propos dans un message posté sur Instagram. "Je reçois de nombreux commentaires depuis hier concernant le sujet 'Charlie Hebdo' abordé en interview sur Sud Radio. Peut-être que cela a été maladroit, mais dans ma fonction de Miss France, je me dois une neutralité sur certains sujets pour éviter tous malentendus et susciter toutes controverses", s'était-elle justifié. "Mais je comprends que ma non-réaction sur ce sujet aussi sensible ait pu susciter autant de commentaires", avait-elle néanmoins reconnu.