Le monde de la culture est en deuil. Au lendemain de la disparition de Jean d'Ormesson, c'est l'artiste Johnny Hallyday, idole de toute une génération, qui s'est éteint dans la nuit de mardi à mercredi, à l'âge de 74 ans, des suites d'un cancer du poumon. Le chanteur et comédien laisse derrière lui des millions de fans, amateurs de ses tubes comme "Allumer le feu", "Laura" ou "Noir c'est noir" mais également de ses films, Johnny Hallyday ayant joué dans pas moins de 27 films tout au long de sa carrière.
Et c'est en 1955, avant même la sortie de son premier disque, que le jeune Jean-Philippe Smet, 11 ans, apparaît sur grand écran. Le jeune homme fait en effet une brève apparition dans le drame psychologique "Les Diaboliques" de Henri-Georges Clouzot où il côtoie Simone Signoret, Véra Clouzot et Paul Meurisse. Il faut toutefois attendre sept ans pour que Johnny Hallyday revienne au cinéma, cette fois dans un rôle bien plus important. Héros des "Parisiennes", comédie franco-italienne de Claude Barma et Jacques Poitrenaud avec Catherine Deneuve et Christian Marquand, il séduit les 2,0 millions de spectateurs. La carrière cinématographique de Johnny Hallyday est lancée.
En parallèle de sa carrière musicale, et outre une petite participation à "Dossier 1413" d'Alfred Rode en 1963, le chanteur décroche trois rôles importants dans les années 60, à commencer par "D'où viens-tu Johnny ?" en 1963 de Noel Howard où il partage l'affiche avec sa compagne de l'époque Sylvie Vartan. L'homme y incarne un certain Johnny, jeune musicien rêveur, avec plusieurs clins d'oeil à son histoire. Il joue ensuite dans "Cherchez l'idole" de Michel Boisrond avec la même Sylvie Vartan mais aussi Charles Aznavour et Eddy Mitchell un an plus tard et, enfin, le policier "A tout casser" de John Berry, à l'automne 1968. Et le début des années 70 est marqué par "Le spécialiste" de Sergio Corbucci et "Point de chute" de Robert Hossein.
Mais c'est en 1972 que Johnny Hallyday signe le plus gros succès de sa carrière sur grand écran en jouant dans "L'aventure c'est l'aventure" de Claude Lelouch avec Lino Ventura, Jacques Brel et Charles Denner. 3,8 millions de Français se rendent alors en salles. Et son essai suivant, "L'Animal" de Claude Zidi, est marqué par un succès important également (3,1 millions d'entrées). Dans les années 80 et 90, Johnny Hallyday participe à six films parmi lesquels "Détective" de Jean-Luc Godard avec Nathalie Baye, "Conseil de famille" de Costa-Gavras, "Terminus" de Pierre-William Glenn et "La gamine" de Hervé Palud.
Les années 2000 sont elles plus prolifiques avec notamment le succès des "Rivières Pourpres 2" d'Olivier Dahan en 2004. Et deux ans plus tard, c'est un film à la gloire de Johnny Hallyday qui débarque sur les écrans : "Jean-Philippe". Dans ce long métrage de Laurent Tuel, vu par 1,3 million de Français en salles, Fabrice Luchini joue un grand fan de l'"idole des jeunes" qui se réveille dans un monde où Johnny n'existe pas ! Depuis ce film qui a marqué les fans, l'artiste a fait une apparition dans la comédie américaine "La Panthère Rose 2" et "Vengeance" avant d'attendre 2014 pour revenir dans "Salaud, on t'aime". Enfin, outre une apparition dans "Rock'n'roll" de Guillaume Canet en février, Johnny Hallyday était à l'affiche de "Chacun sa vie", comédie chorale de Claude Lelouch sortie en mars. Le dernier film du roi de la chanson.