Le jeu en valait la chandelle. Sorti il y a maintenant près de 4 semaines dans les salles obscures, "‘L’Amour ouf" de Gilles Lellouche, a déjà conquis plus de 3 millions de spectateurs en France. Dans cette romance sur fond des années 80 et 90, François Civil et Adèle Exarchopoulos incarnent Clotaire et Jackie, deux amants passionnés, transportés par une bande-son magistrale, pensée pour replonger le public dans l’ambiance de l’époque. Conçue par le réalisateur avec la supervision musicale d’Emmanuel Ferrier, la bande originale du film comprend des titres cultes de l’époque, tels que "Nothing Compares 2 U" de Prince, "Eyes Without A Face" de Billy Idol et "That’s My People" de NTM. Le tout, pour un coût total de 750.000 euros.
Un budget jugé colossal, mais assumé par la production : "Et encore, ça devait être plus cher", explique le producteur Alain Attal à BFMTV. "Petit à petit, il y a eu une envie de Gilles de baisser un peu la voilure pour ne pas non plus faire un juke-box avec son film". L’idée n’était pas de transformer "L’Amour ouf" en simple compilation musicale, mais bien de faire de chaque chanson une pierre angulaire de l’atmosphère du film. "On a été bercé par ce cinéma où la musique est vraiment mise en avant. Quand j'ai vu le générique de 'Zodiac', avec son plan-séquence de dingue sur Santana, je me suis dit que c'est ce que je voulais faire. Oser aller chercher des titres comme ça. Cette musique est dingue ! Vous l'enlevez, la scène n'est plus la même !", ajoute-t-il.
Gilles Lellouche, qui a passé 17 ans à imaginer "L’Amour ouf," n’a jamais caché son attachement à cette playlist minutieusement conçue. Pour lui, des titres comme "A Forest" de The Cure et "Eyes Without A Face" de Billy Idol étaient absolument incontournables pour maintenir l’essence du film. "Depuis 2006, il nous raconte son film en mettant la musique dont il rêve", explique le producteur Hugo Sélignac, qui décrit la passion de Lellouche à intégrer ces morceaux : "Il nous montrait comment la caméra se déplaçait avec ces morceaux en fond."
Chaque chanson s’intègre ainsi aux scènes pour accompagner les émotions des personnages, même si un morceau particulièrement cher au cinéaste n’a finalement pas pu être utilisé : "Never Tear Us Apart" d’INXS. Le titre, qui symbolisait pour lui l’intensité de certaines scènes, est devenu inabordable après son utilisation dans la série "Euphoria". "Il y a une musique qui m’a échappé pour une question d’argent, de budget, parce que cette musique avait été prise dans la série ‘Euphoria’. Et du coup, ils sont devenus fous, mais complètement fous au niveau des tarifs", a-t-il expliqué dans un entretien avec "Allociné". Le coût de cette seule chanson était de 200.000 euros, une somme impossible à intégrer dans le budget.
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Heureusement, malgré cette concession, le réalisateur a réussi à composer la playlist de ses rêves : "Les musiques vraiment essentielles au film, elles sont dedans", affirme-t-il. Devenue LA chanson phare du film, "A Forest" de The Cure, a coûté de son côté 15.000 euros, un montant raisonnable si l'on compare ce montant à celui demandé pour "Never Tear Us Apart". Emblématique des années 80, cette chanson s'est parfaitement intégrée aux scènes clés du film, et connaît même une nouvelle popularité dans les charts avec sortie de "L’Amour ouf".