Mustapha El Atrassi : "Je trouve que les gens à gauche sont plus drôles"

Ce dimanche 9 octobre, Mustapha El Atrassi débutera la troisième saison de "La nuit nous appartient" diffusé chaque semaine à 22h45 sur NRJ12 (et le jeudi en première diffusion sur Comédie!). A 25 ans, l'humoriste révélé par Laurent Ruquier s'est fait une jolie place dans le PAF avec son late-show, ses années au 6/9 de NRJ ou encore avec son spectacle qu'il a joué aux Etats-Unis cet été. Rencontre avec un jeune humoriste qui a déjà bien roulé sa bosse.

puremedias.com : Vous allez donc débuter la troisième saison de "La nuit nous appartient". Qu'est-ce qui va changer et qu'est-ce vous souhaitiez améliorer ?

Mustapha El Atrassi : C'est une émission qui change d'une semaine à l'autre, il n'y a pas de réflexion d'une année à l'autre car on doit se renouveler chaque semaine. Le vrai travail se fait au quotidien et on va essayer de continuer à être frais et proposer des trucs nouveaux. Dans l'écriture, il faut juste qu'on s'amuse : si on commence à se prendre la tête sur une vanne, c'est qu'il ne faut pas la faire, il faut que ça arrive naturellement.

Vous aimeriez pouvoir, à terme, faire l'émission en direct ?

J'adorerais le faire en direct et en quotidienne. J'ai adoré parler de choses différentes tous les jours en direct sur NRJ, à la radio, et si je peux faire ça en télé, ne serait-ce que pour le stand-up du début d'émission, j'adorerais pouvoir le faire tous les soirs. J'aime bien réagir à chaud.

Vous êtes désormais programmé le dimanche soir, c'est une difficulté supplémentaire ?

Non, c'est une promotion car on sera diffusé plus tôt et j'aime bien regarder la télévision le dimanche soir. Avant, on était diffusés très tard le jeudi, là, c'est parfait pour les gens qui ont encore envie de s'amuser à la fin du week-end. Et puis, je me suis réveillé trois ans avec la France, là, il est temps qu'on dorme ensemble !

Il y a beaucoup de clashs en ce moment dans les talk-shows comme dans celui de Laurent Ruquier par exemple. On a l'impression que votre émission se veut elle plus positive et que vous ne voulez pas aller sur ce terrain...

Moi, je l'ai fait surtout chez Ruquier pendant longtemps. Je l'ai beaucoup fait et j'ai juste envie de faire passer un bon moment aux gens qui regardent. Moi-même, je passe un très bon moment quand je regarde celle de Laurent Ruquier : ce sont deux styles complètement différents et voilà. Laurent m'a tout appris donc il y a forcément des choses qui se rejoignent : on fait des interviews sincères en posant les questions que les gens se posent et on n'hésite pas parfois à taquiner un peu l'invité pour qu'il se passe quelque chose. On ne fait pas de la télé lisse. Aujourd'hui, je ne me suis pas engueulé avec des gens dans mon émission car j'invite des gens que j'aime mais ça pourrait très bien déraper un jour. Les gens qui viennent faire mon émission savent que je vais leur poser de vraies questions.

Ca ne vous aurait pas tenté de retrouver Laurent Ruquier alors qu'il cherchait un successeur à Jonathan Lambert dans "On n'est pas couché" ?

Laurent est un ami de longue date, mon père spirituel et je pense que si on essaie de retravailler ensemble, ce serait sous une autre forme. Il s'est passé plein de choses entre temps et je ne pourrais pas revenir pour refaire ce que j'ai déjà fait il y a cinq ans. On ne parle pas beaucoup de travail quand on se voit mais on pourrait très bien refaire des choses ensemble.

Sur une année présidentielle comme celle-ci, vous pourriez recevoir des hommes politiques sur NRJ 12 ?

J'adorerais. J'aimerais bien recevoir Martine Aubry. On devait faire Rachida Dati l'année dernière mais ça ne s'est pas fait finalement. Ils me font tous marrer... J'inviterai bien des gens de gauche, non pas par conviction politique mais parce que je les trouve plutôt drôles. Hollande me fait beaucoup rire, je trouve qu'il a de l'humour et qu'il est intelligent, c'est quelqu'un que j'aimerais bien recevoir.

Et à droite, à part Rachida Dati ?

Il y avait Dati... (silence) Peut-être Copé ou un Lancar qui serait plus adapté à mon émission.

Ca veut dire que vous auriez plus de mal à vous amuser avec quelqu'un de droite ?

Non mais c'est que je les trouve moins drôles ! Il n'y a rien de politique là-dedans, c'est une question de personnalités. Je trouve que les gens à gauche sont vraiment beaucoup plus drôles. Même Ségolène Royal, j'adorerais la recevoir. A droite, il y a qui à interviewer ? Pourquoi pas Sarkozy alors ! Il faut voir gros, ça pourrait être drôle !

Vous n'avez jamais caché votre sensibilité à gauche. Vous pourriez prendre partie dans l'émission en disant votre préférence pour tel ou tel ou vous souhaitez rester un peu de côté ?

Sans me rapprocher d'un parti, je pense que ce que je fais médiatiquement est déjà politique. Je pense qu'on n'avait pas encore donné une émission en entier à un rebeu à la télévision française. C'est une émission que je co-produis avec Catherine Barma, ce sont des choses qui n'existaient pas il y a cinq ou dix ans. Je pars en tournée avec mon spectacle, je produis mes dates, l'Olympia... Je suis un jeune mec de 25 ans qui fait de la télé, de la radio, de la scène et qui produit ce qu'il fait. Ca, c'est déjà de la politique quelque part. Moi, quand j'étais gamin, il n'y avait personne qui me ressemblait à la télé et donc, je me disais que c'était impossible d'en faire. Et là, je pense qu'il y a de plus en plus de gamins qui se disent qu'ils ont autant de chances que j'ai les autres donc c'est déjà fort. Apès, me rapprocher d'un parti politique, je pense que ce serait trop tôt pour moi. Pour l'instant, c'est un milieu qui me fait un peu peur donc je garde mes distances.

Mais vous votez ?

Bien sûr.

Vous allez voter aux primaires socialistes ?

Aussi mais je ne sais pas encore pour qui. Je me déciderai à l'intérieur, en freestyle (rires). J'ai un dé en fait et je tire au sort ! Non, j'attends de tout bien voir, ce n'est pas une décision à prendre à la légère.