Netflix répond à... "la polémique Netflix". Alors que celle-ci bat son plein sur la croisette - pour la première fois dans l'histoire du festival, deux films distribués par la plateforme de SVoD sont sélectionnés en compétition officielle -, le directeur du marketing et de la communication en Europe de Netflix, Yann Lafargue, s'exprime longuement auprès de nos confrères du Point.fr. L'occasion pour lui de défendre sa compagnie sur la polémique qui défrise le tapis rouge et ulcère les exploitants de salles de cinéma.
Alors que Netflix est accusée de refuser de sortir en salle en France le film "Okja" de Bong Joon Ho, Yann Lafargue assure au contraire que la plateforme continue de chercher à "trouver des solutions pour une petite sortie". "Nous n'avons aucun problème de principe avec la salle de cinéma, nous sommes nous-mêmes des cinéphiles qui allons au cinéma" tient-il à préciser, ajoutant néanmoins qu'il est "hors de question d'attendre trois ans pour proposer un film aux abonnés" - ce délai est imposé par la chronologie des médias -.
Fâchée avec la chronologie des médias - pilier de l'exception culturelle à la française -, Netflix fustige une polémique "franco-française", rappelant que son premier film, "Bests of No Nation", sorti en 2015, a été lancé à la Mostra de Venise et n'est pas sorti dans les salles italiennes, sans que cela ne "pose un problème". "Il y a encore deux mois, personne ne savait qu'on faisait des films, et maintenant, on a l'impression qu'on va détruire l'exception culturelle française" ironise Yann Lafargue avant d'assurer que, contrairement à ce que prétendent ses détracteurs, au premier rang desquels les exploitants de salles, Netflix reverse bien "une part de TVA sur (ses) recettes aux autorités fiscales de chaque pays".
"Nos adversaires mélangent tout et tentent de nous faire passer pour des voyous" regrette Yann Lafargue, avant de fustiger la chronologie des médias qui fait que de toutes les offres cinéma de Netflix dans le monde, celle de la France est, selon lui, la plus... "pourrie" ! Au même moment, interrogée à Cannes en marge du festival, la nouvelle ministre de la Culture, Françoise Nyssen, a estimé que l'on ne pouvait pas "se satisfaire" du blocage actuel sur la chronologie des médias, de disant partisane de la recherche d'un "équilibre" entre le système de distribution des films en salles qui doit être préservé et une "évolution des modes de consommation", en particulier celui des jeunes.