Une arrivée qui inquiète. Aujourd'hui dans un communiqué, les sociétés des rédacteurs et des journalistes du "Journal du dimanche", de "Paris Match" et d'Europe 1 ont réagi à la prochaine nomination de Nicolas Sarkozy au conseil de surveillance de Lagardère. Comme puremedias.com le rapportait le 28 février, l'ex-chef de l'Etat a été appelé à la rescousse par son ami, Arnaud Lagardère, actuellement mis sous pression au sein de son propre groupe par son deuxième actionnaire, Amber Capital. L'arrivée de l'ex-chef de l'Etat au conseil de surveillance de Lagardère doit encore être validée lors de la prochaine assemblée générale.
Dans leur communiqué, les sociétés des journalistes des médias du groupe affirment ainsi s'inquiéter du "risque que fait peser cette nomination sur (leur) crédibilité". Rappelant que Nicolas Sarkozy est "mis en examen dans plusieurs affaires" et qu'il entretient une "proximité revendiquée" avec Arnaud Lagardère, les trois rédactions redoutent de ne pas pouvoir "traiter cette actualité judiciaire en toute impartialité" et dans "le respect de la déontologie qui régit" le métier de journaliste. Et les rédactions du "JDD", de "Paris Match" et d'Europe 1 de rappeler à leur actionnaire leur "vigilance" et leur "attachement à l'indépendance éditoriale".
Les médias du groupe Lagardère ont sans doute en mémoire le brutal limogeage d'Alain Genestar, ancien patron de "Paris Match", en 2006. Par la suite, ce dernier avait affirmé à plusieurs reprises avoir été viré du journal d'Arnaud Lagardère sur demande de Nicolas Sarkozy, alors ministre du gouvernement Raffarin, après que "Paris Match" eut publié en couverture en 2005 une photo montrant Cécilia Sarkozy, alors son épouse, en compagnie du publicitaire Richard Attias.