Le débat entre les deux candidats qualifiés pour le second tour est certainement le rendez-vous crucial de chaque présidentielle. Et cette année, Nicolas Sarkozy a proposé non pas une, mais trois confrontations. Arrivé en deuxième position, derrière François Hollandedimanche, le président candidat a formulé cette proposition dimanche soir, juste après l'annonce des résultats.
Une hypothèse aussitôt rejetée par le candidat PS, qui a estimé qu'un seul débat serait suffisant. Il a ainsi taclé son adversaire et le bilan de ses cinq ans à l'Elysée en déclarant : "Ce n'est pas parce qu'il a un mauvais résultat qu'on va changer l'organisation. Il fait partie des mauvais élèves qui disent : on doit changer l'organisation de l'épreuve." Une décision approuvée par son directeur de la communication, Manuel Valls, qui était ce matin l'invité de France Inter. "Pourquoi céder au caprice de Nicolas Sarkozy? A-t-il proposé en 2007 plusieurs débats à Ségolène Royal ? Non. Il proposait combien de débats la semaine dernière ? Deux. Aujourd'hui trois. Et pourquoi pas quatre ou cinq ?."
Les alliés de Nicolas Sarkozy accusent François Hollande de se dérober, l'ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin s'est dit "étonné" et pense que la "crainte est assez forte chez lui." Des éléments de langage repris en boucle par Nathalie Kosciusko-Morizet et Rama Yade. Le directeur de campagne de François Hollande Pierre Moscovici a rejeté ces accusations et assure que son candidat "n'a pas peur et attend ce débat." Il associe le comportement de l'UMP à de l'"affolement" et rappelle que pour toutes les présidentielles, sauf en 2002, un seul débat avait eu lieu entre les deux candidats.
En 2007, le débat opposant Nicolas Sarkozy à Ségolène Royal avait eu lieu quatre jours avant le second tour. Présenté par Arlette Chabot et Patrick Poivre d'Arvor, il avait réuni 20,46 millions de téléspectateurs. Cette année, le débat devrait avoir lieu le 2 mai, il sera orchestré par Laurence Ferrari et David Pujadas.