Soirée spéciale chaîne info hier dans "Le Petit Journal". Deux jours après le crash de l'A320 de la Germanwings, Yann Barthès recevait Céline Pigalle, patronne de la rédaction de iTELE et Hervé Béroud, directeur de la rédaction de BFMTV, pour évoquer le traitement de l'actualité par les chaînes d'info en continu.
Yann Barthès a notamment interrogé les deux patrons sur les critiques dont leurs chaînes font régulièrement l'objet. "On est critiquable. On fait 20 heures de direct par jour de notre mieux (...) On est exposé, on est critiquable", a alors commenté Hervé Béroud. Aussi questionné sur les dérapages récents, Hervé Béroud a reconnu une "erreur" lors de la prise d'otages à l'Hyper Cacher de la Porte de Vincennes le 9 janvier dernier. "Sur l'histoire de l'Hyper Cacher, on a reconnu très vite que la phrase de l'un de nos journalistes sur la présence éventuelle d'une otage dans la chambre froide était inopportune, que c'était une erreur. Oui, ça, évidemment", a confié Hervé Béroud.
Le patron de la rédaction de BFMTV fait référence à une phrase prononcée à l'antenne ce jour-là par le journaliste Dominique Rizet. Près de deux heures avant l'assaut des forces de l'ordre, le specialiste police-justice de la chaîne avait affirmé : "Il y a une femme qui se serait cachée dès l'arrivée de cet homme, qui s'est réfugiée dans une chambre froide. Et qui serait à l'intérieur, à l'arrière de l'établissement". Rapidement, le journaliste de BFMTV s'était retrouvé au coeur d'une vive polémique en étant accusé par certains d'avoir mis en danger la vie des otages retenus par Amedy Coulibaly. Jusqu'à hier, BFMTV n'avait pas parlé d'erreur dans cette affaire.
Le 11 janvier, Hervé Béroud avait défendu son journaliste, niant toute mise en danger des otages. Il avait assuré que la source de Dominique Rizet, une personne du RAID, "lui avait dit que ces personnes-là n'étaient plus en danger".
Le 12 janvier, Béroud avait une nouvelle fois pris la défense de son journaliste sur le plateau de "C à vous". "Si le preneur d'otages voulait aller dans la chambre froide, c'est-à-dire s'il devait retraverser le magasin et descendre à l'étage inférieur, il serait forcément tué par le Raid parce qu'il passerait devant l'endroit ou se trouvait le Raid", avait-il détaillé. Hervé Béroud avait néanmoins reconnu à cette même occasion que cette information "aurait pu être retenue" et expliqué qu'il n'avait pas jugé utile "symboliquement et émotionnellement" de la redonner à l'antenne ce jour-là.
Soutenu par son patron, Dominique Rizet l'avait aussi été par sa rédaction. Le 15 janvier, il avait ainsi reçu le soutien de la Société Des Journalistes (SDJ) de BFMTV qui avait salué un "professionnel reconnu et habitué à gérer ces moments d'actualité forts lors desquels le stress est important". Le 10 février dernier, la direction du RAID avait cependant affirmé dans Le Monde mettre "totalement" en cause la version des faits de BFMTV.