France 3 n'est pas mécontente de la dissolution de "l'équipe Thuillier". Hier, la direction de France Télévisions a annoncé l'arrivée de Michel Field à la direction exécutive de l'information du groupe public. Celui qui aura dirigé France 5 pendant à peine quatre mois remplace Pascal Golomer, nommé à ce poste l'été dernier par Delphine Ernotte, après le départ de Thierry Thuillier en juin dernier.
Hier, la Société des Journalistes de France 2 s'est dit "stupéfaite" par l'éviction de son actuel patron de l'info. "Nous venons d'apprendre avec stupéfaction l'éviction de Pascal Golomer de son poste de directeur de l'information de France Télévisions, alors qu'il venait d'être nommé cet été. La SDJ s'interroge sur la rapidité et la brutalité de la méthode en pleine période électorale", notait le communiqué. La SDJ regretait "la déstabilisation qu'une telle décision entraîne sur l'ensemble des journalistes de France 2".
Le son de cloche est très différent à France 3. Dans un communiqué envoyé hier, et dont puremedias.com a eu copie, la Société des Journalistes de la rédaction nationale de la chaîne des régions s'est elle satisfaite de voir partir définitivement l'ancienne direction de l'info, qu'elle a souvent accusé de privilégier France 2 et de ne pas doter les journaux de France 3 d'une ligne éditoriale spécifique. "J'ai dit à Delphine Ernotte que la rédaction nationale de France 3 ne pouvait que nourrir espoir de ce changement, rappelant que l'équipe précédente directement nommée par le pouvoir et Thierry Thuillier en particulier n'avait pas satisfait la rédaction nationale", a écrit la représentante de la SDJ, qui précise avoir fait savoir à sa présidente que pour réussir sa mission Michel Field devait "avoir les mains libres pour insuffler un nouveau cap et préserver le pluralisme de l'info à France Télévisions."
"Michel Field, on se fréquente depuis trois mois, il a une vision, beaucoup de créativité et beaucoup d'envie", lui a répondu Delphine Ernotte qui a indiqué que la mission de l'ancienne figure de LCI était de "trouver un nouveau souffle" alors que "des échéances électorales fortes s'annonçaient". La directrice de France Télévisions a également insisté sur l'indépendance des éditions des deux chaînes.