France Télévisions se sépare de Patrick Poivre d'Arvor. Selon une information du "Parisien", que puremedias.com est en mesure de confirmer, le groupe public a décidé d'évincer l'incarnation orale de la collection "Une maison, un artiste", rendez-vous de France 5 créé par l'ex-présentateur du "20 Heures" de TF1 en 2011 et intitulé à l'origine "Une maison, un écrivain".
Le quotidien affirme que la mise à l'écart de PPDA ne signifie pas pour autant la disparition du magazine qui retrace le parcours d'une personnalité, le plus souvent culturelle - comme Jean Gabin ou Dora Maar dans la dernière saison -, en lien avec l'une de ses demeures emblématiques. Une nouvelle personnalité devrait donc prendre le relais aux commentaires de la nouvelle salve d'épisodes. La diffusion serait prévue cet été.
Visé par 17 plaintes pour violences sexuelles, dont 8 pour viol, le journaliste, qui nie les faits en bloc et a répliqué par une plainte pour "dénonciation calomnieuse", perd ainsi sa dernière exposition médiatique. En privant d'antenne le journaliste de 74 ans, France Télévisions répond d'une certaine manière à l'association #MeTooMédias. Satisfaite de la diffusion du magazine "Complément d'enquête" consacré à "la chute de PPDA l'intouchable", elle avait aussi soulevé l'ironie de la situation : "C'est important et touchant pour nous de voir que nos histoires ont été entendues sur France Télé. À notre connaissance, l'homme que nous accusons est aussi toujours à la tête d'une émission toujours diffusée sur ce même groupe. C'est un problème, non ?".
Par ailleurs, le site d'investigation "Mediapart" a réuni de manière inédite 20 femmes ayant témoigné devant la justice contre PPDA, lors d'une émission diffusée mardi soir. Une information judiciaire est en cours à Nanterre à la suite de la plainte avec constitution de partie civile de la journaliste Florence Porcel qui avait fait éclater l'affaire en février 2021. En parallèle, le parquet mène une autre enquête sur trois autres plaintes. Au total, au moins 27 femmes ont témoigné contre PPDA dans la presse ou devant la justice, dont deux mineures au moment des faits présumés. Pour sa part, Patrick Poivre d'Arvor "conteste toute violence, sexuelle ou non, à l'égard des femmes qui l'ont accusé", a rappelé son avocat à "Mediapart".