Il avait porté plainte pour diffamation contre "Le Parisien" en 2021. Patrick Poivre d'Arvor s'est finalement désisté de ses poursuites contre le journal, a révélé l'AFP ce mercredi 19 avril 2023. Ce désistement, notifié mardi à la partie adverse et au tribunal, sera effectif lors de l'audience prévue le 4 juillet 2023 à Nanterre. L'ancien présentateur du "20 Heures" de TF1 (1987-2008) avait poursuivi le quotidien après que celui-ci a révélé la plainte pour viols de Florence Porcel à son encontre. L'autrice, âgée de 39 ans, accuse l'ancien présentateur vedette du journal télévisé de TF1 de l'avoir forcée à un rapport sexuel en 2004 et à une fellation en 2009 dans un contexte d'emprise psychologique et d'abus de pouvoir.
Patrick Poivre d'Arvor, qui a toujours fermement démenti les accusations de viols dont il est la cible, n'avait pourtant pas de mots assez durs pour critiquer les choix éditoriaux du "Parisien" pour traiter l'affaire dans laquelle il est impliqué.
Évoquant l'affaire Dominique Baudis, PPDA avait lancé un appel aux médias sur le plateau de "Quotidien" le 3 mars 2022 : "Attendez. Ne piétinez pas l'innocence. La présomption d'innocence reste un des droits fondamentaux de notre pays. Il n'y a pas de raison de se précipiter. Il faut que tous les médias se rendent compte qu'on ne peut pas faire un journalisme d'immédiateté avec : 'J'attaque', et puis quoiqu'il arrive on verra bien", avait-il critiqué lors de son interview menée par Yann Barthès.
Et de menacer : "Il y aura des plaintes en diffamation contre tous les organes de presse qui en ont fait leurs choux gras", avait-il garanti. Une affirmation qui ne tient donc plus désormais. Si PPDA se désiste de sa plainte contre "Le Parisien", c'est "en raison de l'évolution de la jurisprudence", a indiqué son avocat à franceinfo.fr. Il rappelle que le journaliste Romain Verley, auteur d'une enquête sur l'ancienne vedette de TF1 intitulée "PPDA, le prince noir", a gagné son procès face à l'une des plaignantes qui associait le livre à une "maltraitance supplémentaire". Saisie en urgence, la justice a estimé que le livre "contribuait directement" à un sujet d'intérêt général.
Après la plainte de Florence Porcel, une première enquête préliminaire visant PDDA avait été ouverte en février 2021, avant que les investigations soient classées sans suite. Florence Porcel avait alors à nouveau porté plainte, cette fois-ci avec constitution de partie civile, pour obtenir l'ouverture d'une nouvelle enquête confiée à des juges d'instruction. Cette information judiciaire est encore en cours.
Florence Porcel affirme avoir subi deux rapports sexuels non-consentis en 2004 et en 2009. Les faits de 2004 se seraient déroulés dans le bureau de Patrick Poivre d'Arvor à TF1, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), à l'issue d'un journal télévisé. Ceux de 2009 auraient eu lieu au siège de la société de production A Prime Group.
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PPDA est, en parallèle, visé par une autre enquête préliminaire pour viols et agressions sexuelles, dans laquelle 19 femmes ont témoigné. De son côté, l'homme de 75 ans, qui conteste les nombreuses accusations de violences sexuelles portées contre lui, a déposé plainte pour dénonciation calomnieuse contre une dizaine de plaignantes. Contacté par l'AFP, l'avocat de Patrick Poivre d'Arvor n'était pas joignable dans l'immédiat ce mercredi matin.