Les Guignols sont en danger. Depuis l'annonce par puremedias.com il y a deux jours de la volonté de Vincent Bolloré de les mettre au placard, la résistance s'organise. Les pétitions se multiplient, les personnalités médiatiques et politiques appellent à sauver les marionnettes, véritable institution de la télévision française créée il y a 27 ans par Alain de Greef, décédé cette semaine. De son côté, la chaîne cryptée se refuse à tout commentaire.
Ce matin, Patrick Poivre d'Arvor est lui aussi venu au secours des marionnettes qu'il connaît bien. En effet, c'est lui qui prête ses traits à PPD, la marionnette qui présente depuis 1988 le journal satirique de Canal+, et qui en a gardé les commandes bien après le départ du journaliste de son fauteuil du 20 Heures de TF1. Patrick Poivre d'Arvor a d'abord pris la parole sur Twitter, ce matin, dans un message de soutien.
Puis, le journaliste a été interrogé par nos confrères de France Info, et a souligné l'importance des "Guignols" dans le paysage audiovisuel français. "Ils font partie d'une tradition très française à la fois de la caricature, de la critique - parfois acerbe, parfois de mauvais goût, mais aussi très aiguë des petits travers des puissants. C'est tellement dans notre histoire, dans nos gênes", a-t-il ainsi expliqué.
"On n'est pas obligé de les regarder tous les jours, mais il faut les laisser vivre. Ca fait partie de ce qu'on aime de notre pays, de ce goût de la liberté ! Il ne faut pas atteindre à cette liberté de la critique, même si je n'oublie pas qu'il s'agit de ce que pensent trois personnes, les créateurs et les initiateurs de ce programme. Ils ont souvent de l'humour, et cet humour doit exister", a ainsi expliqué le journaliste, qui a toutefois reconnu que Canal+ faisait "ce qu'il veut de sa programmation".