Nouvelle sortie remarquée pour Pierre Bergé. Comme le rapporte l'AFP, l'homme d'affaires a critiqué cette semaine dans la revue politique Charles le travail des journalistes du supplément littéraire du Monde. "Je désapprouve le plus souvent le supplément littéraire du Monde parce qu'on y parle pas de livres", a ainsi affirmé Pierre Bergé, accusant certains chroniqueurs de cette publication de ne pas aimer la littérature. "C'est rarissime que dans le supplément on parle de livres, de vrais livres", a ajouté l'homme d'affaires, disant préférer le cahier livres du Figaro, son grand concurrent.
Pierre Bergé n'est pas une simple personnalité publique donnant son avis, il est également le président du directoire du Monde et un de ses trois principaux actionnaires. Dans un communiqué interne, la Société des rédacteurs du Monde (SRM) a donc tenu à réagir et lui a rappelé "qu'il a signé le 2 novembre 2010, avec les deux autres actionnaires Matthieu Pigasse et Xavier Niel, la charte d'éthique et de déontologie du groupe Le Monde".
Avec cette charte, les actionnaires du groupe se sont engagés solennellement à garantir "l'indépendance économique" des titres mais aussi à ne pas "intervenir dans leurs choix éditoriaux et leur traitement de l'information". En conclusion, les représentants du SRM ont invité avec ironie Pierre Bergé "à relire la charte qu'il a lui-même signée il y a trois ans". Avant d'ajouter sur le même ton : "Nous en tenons un exemplaire à sa disposition".
Ce n'est pas la première fois que Pierre Bergé prend publiquement position sur le contenu des titres de son groupe de presse. En juillet dernier, il menaçait déjà de vendre l'hebdomadaire chrétien "La Vie", propriété de son groupe, au motif de son opposition au mariage homosexuel. En avril, il s'était aussi dit "profondément scandalisé" par une publicité du collectif anti-mariage gay, "La manif pour tous", publiée dans son journal Le Monde.