Evidemment ça n'a pas plu à Pierre Bergé. Hier "Le Monde" suscitait l'indignation pour avoir publié une publicité anti-mariage gay. A la page 11 du quotidien du soir, généralement classé au centre gauche, une pleine de page de pub du collectif "La manif' pour tous". Soutenu par Frigide Barjot, ce mouvement, farouchement opposé à l'ouverture du mariage à tous les couples contre laquelle il manifeste bruyamment, appelait les sénateurs à rejeter le projet de loi, dont ils ont déjà adopté le premier article.
Les défenseurs du texte se sont indignés de cette publication et se sont s'interrogés sur le prix d'un tel encart publicitaire dont le coût est, selon le site internet de la régie publicitaire du "Monde", de 138.000 euros (mais vraisemblablement vendu aux alentours de 20.000 euros, selon les importantes remises commerciales en vigueur dans la presse écrite).
Pierre Bergé, un des trois actionnaires du quotidien (désormais dirigé par Natalie Nougayrède) est monté au créneau hier. Soutient officiel de François Hollande, ancien propriétaire du magazine "Têtu", l'ancien compagnon d'Yves Saint-Laurent a exprimé sa colère hier sur Twitter. Il s'est dit : "Profondément scandalisé que le journal Le Monde ait publié une publicité pour la manif pour tous contraire aux valeurs de ce journal. J'ai demandé des explications à Louis Dreyfus. A suivre", a-t-il écrit sur le réseau social. Un message qui a été retweeté notamment par Valérie Trierweiler.
Quarante-cinq minutes plus tard, l'homme d'affaires n'était pas calmé et menaçait même les personnes responsables d'avoir accepté de diffuser cette publicité : "Cette pub dans Le Monde est tout simplement une honte et ceux qui l'ont acceptée ne sont pas dignes de travailler dans ce journal. À suivre.", a-t-il écrit dans un troisième message. Un peu plus tard, il appelait à ne pas faire d'amalgame entre "la pub et le rédactionnel". En août dernier, Pierre Bergé avait déjà vivement réagi à la publication, dans son quotidien, d'une tribune hostile au mariage pour tous.