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Pierre Bergé : "Ce n'est pas parce qu'on est de gauche qu'on ne doit pas savoir gérer"
Publié le 3 janvier 2011 à 13:20
Par Julien Bellver | Rédacteur en chef
Indépendance du titre, présidentielle 2012, argent, nouveau directeur : Pierre Bergé a levé le voile hier sur ses intentions pour "Le Monde".
Crédits : Abaca Crédits : Abaca© Pierre Bergé, l'un des nouveaux propriétaires du Monde.
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« La presse m'intéresse, la presse exerce sur moi une véritable attraction » expliquait hier en préambule de son interview Pierre Bergé, nouvel actionnaire du quotidien Le Monde aux côtés de Xavier Niel et Matthieu Pigasse. Egalement président du conseil de surveillance du quotidien, il a dessiné les contours de son Monde idéal dans Masse Critique sur France Culture au micro de Frédéric Martel.

« Pour moi devenir actionnaire du Monde avait un sens. Un sens que je ne pouvais pas refuser. Je l'ai connu à ses débuts et j'y suis très attaché » explique le mécène, qui outre son investissement dans le capital a versé 10 millions d'euros à la société des rédacteurs du quotidien (la fameuse SRM) pour qu'elle conserve 33% du capital. « Je pense que c'est un geste fort. Il faut parfois faire des gestes en accord avec ses convictions ! C'est une idée de la liberté de la presse. C'est aussi une idée que quand on a de l'argent et des convictions, il faut mettre son argent à leur service » explique-t-il.



Lecteur du quotidien depuis ses débuts, Pierre Bergé a sa petite idée quant au Monde de demain. Il le voit « indépendant, sérieux, couvrant l'international, ne pouvant être suspecté de la moindre connivence ou ambiguïté ». L'indépendance du titre doit être sa force pour le mécène ouvertement de gauche mais ne souhaitant pas de prise de position, « cela ne serait pas fidèle à ce que doit être un journaliste ».

Réputé proche de Ségolène Royal alors que son co-actionnaire Matthieu Pigasse est l'ancien conseiller de Dominique Strauss-Kahn, Pierre Bergé a garanti qu'aucune pression ne serait exercée sur la rédaction pour les prochaines élections : « Le Monde est indépendant ! Il n'est pas question, nous actionnaires, que nous fassions la moindre pression sur les journalistes du Monde pour soutenir un candidat ».



Ce trio, « qui va durer », a déjà commencé à faire le ménage au sein du quotidien. Eric Fottorino, ancien patron du quotidien, a été mis à l'écart, la gestion de l'entreprise passée au peigne fin. « Le travail qui a été fait était un travail nécessaire. Ce n'est pas parce qu'on est de gauche qu'on ne doit pas savoir gérer ! » explique Pierre Bergé. Une nouvelle formule sera mise en oeuvre par le prochain directeur du Monde, qui n'a pas encore été choisi. Ce sera « un journaliste qui connaît les nouveaux médias, qui connaît Internet. Un journaliste de notre temps, de notre époque ».

Enfin, il a confié qu'aucune décision n'avait été prise quand à la disponibilité du quotidien (dans l'après-midi à Paris, le lendemain en province). Pour lui, cette question est complexe et entre les trois actionnaires, « nous n'avons pas le même avis sur le sujet ».

>> Pour écouter l'interview en intégralité.

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